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jeudi 14 mai 2015

"Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit".

Je ne sais pas ce que vous pensez de cette fameuse réforme des collèges et des programmes d'histoire, mais je dois dire que je suis assez confuse et plutôt énervée.
Tout d'abord, je trouve qu'on nous dit tout et son contraire à propos de cette réforme et qu'on arrive pas vraiment à déceler à quoi elle compte aboutir.. Les informations ne paraissant pas claires, il est assez dur de s'en faire une idée.
Ensuite, se mêlent à cette réforme des tactiques politiciennes abjectes et j'ai l'impression qu'on oublie que l'on parle de l'éducation des enfants de la République, de ce qui feront la France demain.. Nicolas Sarkozy a critiqué Mmes Taubira et Vallaud-Belkacem dans la même phrase et on en fait des propos xénophobes qui n'ont pas lieu d'être. Je ne porte pas M. Sarkozy dans mon cœur, mais je ne vois pas de quoi le remettre en cause. Maintenant, on ne peut plus critiquer une personne et son travail parce qu'elle a des chances d'être plus sujette à la discrimination ? Est-ce que toute critique est devenue une discrimination ? Une personne ne peut-elle pas être médiocre sans que cela engage sa couleur de peau, son sexe, son orientation sexuelle ou autre ? Surtout que rien dans ces propos ne me semblaient digne d'un propos xénophobe. On assiste à de la démagogie et de la diabolisation du propos tout à fait exécrables.

Pour ce qui est du latin et du grec, c'est vrai que ce sont des enseignements à l'origine même de notre langue, et je me mords les doigts cette année en me rendant compte en philosophie de tout ce que m'apportent le latin et le grec.. Une ouverture à tous par l'interdisciplinarité c'est une excellente idée, car au collège on prend plus vite goût aux humanités par l'aspect culturel mais c'est tout de même le langage qui est au cœur de nos préoccupations, et particulièrement la langue française.
Le problème des classes bilangues est aussi soulevé : en étant issue, j'ai toujours trouvé que cela me permettait d'approfondir et de renforcer mon anglais mais avec des projets et des cours beaucoup moins magistraux. Au lycée, ça me permet aussi de mieux faire le lien avec mes cours d'Histoire, puisque j'ai pour option un cours d'Histoire en anglais par semaine. Je ne crois pas que ce soit cette option qui soit élitiste mais l'utilisation dont on en fait ... Au collège, j'étais dans des classes réservées aux élèves européens, avec une dizaine d'excellents élèves. Les autres classes étaient des "poubelles" avec les élèves sans option restants : là est le problème, il n'y a pas de mixité des niveaux.
Pour l'apprentissage de la langue vivante numéro 2 dès la Cinquième, je ne sais réellement ce que j'en pense : faut-il la conserver en Quatrième et permettre le perfectionnement du français ? Ou l'avancer afin de rendre l'apprentissage plus rapide ? Néanmoins, force est d'observer que nous manquons cruellement d'heures de langues étrangères : trois heures chacune au collège, qui deviendront trois heures pour la LV1 et deux heures pour la LV2 au lycée.. Risible.

Quant à l'Histoire, Madame la Ministre veut en faire un "roman national" : doit-on rappeler qu'un roman est une fiction ? L'enseignement que nous dispensons aux élèves doit-il devenir fictionnel, arrangé pour des ordres idéologiques ? Je ne le crois pas. L'objectivité radicale n'existe certainement pas, mais l'Histoire est une discipline qui se base sur des faits, non sur de la fiction. Et quand est-il des programmes d'Histoire ? Que devons-nous apprendre aux élèves ? La France ou pas la France ? Chronologique ou non ? Une Histoire chronologie et de la France paraît primordiale au collège pour que tous les enfants puissent acquérir des bases solides, et que le lycée se place dans un esprit d'ouverture et d'approfondissement des notions précédemment apprises.
Et n'oublions pas que l'Histoire est un outil de Lumière, permettant aux jeunes adolescents de comprendre et cerner le monde.

Par ailleurs, ce que je remarque, c'est l'espèce de médiocrité permanente dans laquelle nous baignons. Il y a trop peu d'élèves entraînés vers le haut, et les têtes de classes ne permettent pas toujours d'élever le niveau.. On constate des fractures au sein des classes. Peut-être est-il urgent de réduire les effectifs afin de permettre un meilleur enseignement ? On pourrait m'objecter l'existence d'accompagnements personnalisés : or ceux-ci deviennent généralement des séances de rattrapage ou d'avancée sur un cours et un programme en retard plus que des aides dédiées au cas par cas..

J'en oubliais presque l'interdisciplinarité : l'idée n'en est pas mauvaise, car elle permet de mettre en lien les différents enseignements et de démontrer une cohérence globale qui est supposée exister dans les programmes. Les élèves pourraient aussi s'emparer des matières pour les traiter eux-même à travers de projets et d'expressions orale et écrite.. Mais cela ne doit pas donner lieu à une perte de temps sur des programmes toujours difficiles à boucler ou à la semi-catastrophe des TPE, tel on peut le voir au lycée. Le manque de maturité des élèves entraîne souvent à un manque de compréhension de leur part, ainsi qu'à un désinvestissement.

Enfin, certains de nos députés crient au scandale de l'égalitarisme et du nivellement par le bas pour nos enfants. Je ne me plongerai pas dans cette brèche ; toutefois, nous devons exiger un enseignement de qualité pour tous les jeunes de la République, car ils représentent notre avenir. Cette réforme du collège se doit encore d'être débattue, et par la profondeur et l'intelligence de nos citoyens, d'être améliorée et enrichie sans qu'elle soit entachée par des tactiques partisanes ou politiciennes.. Ainsi, gardons à l'esprit cette bien belle citation tirée de la saga Harry Potter : "Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit".

Sylphide.

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