Bonjour à tous et à toutes !
Je reviens après un long
moment d’absence et je m’en excuse ! Nous voilà donc réunis en cette fin
d’année pour un nouvel article.
Je reviens de Paris, j’y ai passé une semaine et j’ai eu la
chance d’aller voir l’exposition « Niki de Saint-Phalle » au Grand
Palais.
Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle dite Niki de
Saint-Phalle est d’origine
franco-américaine, née en 1930 et décédée en 2002. D'abord mannequin elle est devenue à la fois plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Si elle
est surtout connue du grand public pour ses célèbres « Nanas », son oeuvre
s’impose aussi par son engagement politique et féministe et par sa radicalité.Niki, fut internée en hôpital
psychiatrique car on la considérait comme schizophrène, à cause des nombreuses
crises d’angoisses et de réactions étranges. Le fait est que après 3 ans de
psychanalyse lourde, Niki de Saint-Phalle a pris conscience d'avoir été victime d’inceste dans sa jeunesse, victime des pulsions de
son père.
En tant qu’artiste elle fut une des premières artistes à défendre la cause de la femme, des homosexuels, des noirs et la société de consommation.
« Peindre
calmait le chaos qui agitait mon âme, c’était une façon de domestiquer ces
dragons qui ont toujours surgit dans mon travail »
Peindre la violence :
Niki de Saint-Phalle ne
peint pas immédiatement en faveur de la cause
féminine. Elle commence par illustrer une vielle Europe, perdue face aux
nouvelles avant-gardes et les avancées de l’art américain. Grande sensible,
elle a, de plus un regard vif et personnel sur l’histoire et le monde, allié à
un certain goût pour la rébellion et une volonté farouche de montrer. Ainsi
elle concilie la violence et le chaos, en l’opposant à la joie de vivre dans
des œuvres modernes où abolissant la « peinture traditionnelle » elle
passe à l’assemblage, superposant des objets, divers matériaux sur du ciment. Héritage de sa double culture, des méthodes, qui sont déjà en vogue chez les artistes américains et français
tels que Jean Dubuffet et Jackson Pollock.
![]() |
Autoportrait |
On peut penser ici, que l’artiste est "entourée de violence" (inceste ; guerres) mais elle
incarnerait la joie de vivre (mosaïque colorée).
Feu !
En 1961, Saint Phalle est invitée à rejoindre les Nouveaux
Réalistes. Elle instaure dès lors une nouvelle forme de peindre, de sculpter ,
de créer : « Le TIR » qui
mélange art et action. Constitué de surfaces verticales où sont fixées des
objets divers et des sachets de peinture, le tout couvert de plâtre. Puis
l’artiste mets en œuvre sa composition
transformée au hasard des explosions colorées… Mais elle invite également un
ami ou un passant à viser à son tour pour achever une création plus complexe
qu’il n’y paraît.
Ces Tirs rythment sa
vie et favorisent un questionnement multiple sur « la mort de l’art », la
politique, le féminisme, l’histoire :
«
En tirant sur moi, je tirais sur la
société et ses injustices. »
« Je tire sur : le sida, l’homophobie, les guerres, l’inceste […] » |
Kennedy and Kroutchechv |
« Très tôt
je décida de devenir une héroïne. Qui serais-je ? George Sand ? Jeanne
d’Arc ? Napoléon en Jupons? »
Le pouvoir aux Nanas :
«Je ferai les plus grandes sculptures de ma génération. Les plus
grandes et plus puissantes, comme celles des hommes ».

La femme :
Balayés tous les canons de beauté féminine de l’histoire des
arts ! Niki de Saint Phalle renoue avec les Vénus de la préhistoire, des
déesses ! L’artiste au physique dit «idéal»34 (elle a été quelques mois
mannequin) pose la question de la place de la femme dans la société du XXe siècle
et dans l’histoire de l’art. Elle appelle affectueusement chaque sculpture par
un prénom, et nomme l’ensemble ses «Nanas». Nana évoque les premiers mots de
l’enfance, comme la position jambes écartées est celle d’une peluche ou d’un baigneur
assis. Dans le langage courant des sixties, un nana est un fille joyeuse et
sans tabou ! Nana est ainsi l’affirmation d’une identité féminine naturelle
au sens de non bridée par l’éducation moralisatrice et ce qui est lié, par les
interdits de la société.. Le corps en porte sa déclaration féministe :
attributs sexuels, cœurs et fleur
Le Sida :
![]() |
1990 |
Le Sida commence ses ravages. Parce qu’elle est mère et que sa propre santé
est fragile , son empathie devient un engagement dans la lutte contre le sida. Son
objectif est simple: renseigner de façon pédagogique sur une très vaste échelle
et récolter des fonds pour la recherche médicale.
Le problème de l'apartheid:
The
Nana Power
![]() |
"The Black Vénus" 1967 |
Cette Nana , de peau noire et a
été créée dans le contexte violent de lutte des noirs américains contre la ségrégation
dont ils sont victimes. Le titre de l’exposition fait référence au Black Power,
mouvement revendiquant l’égalité des droits des citoyens noirs américains.
Abts.
Cette femme était très cultivée aussi ! Et cet article nous en apprend beaucoup sur le contexte historique qui entoura la jeune femme. Intéressant !
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