mercredi 28 janvier 2015
mardi 13 janvier 2015
Et Après Charlie ?
Après que l'information ait été continuellement diffusée ces derniers jours, la France entière devrait maintenant savoir combien de personnes ont été assassinées dans l'attentat de Charlie Hebdo, dans la ville de Montrouge, et lors de la prise d'otage de l'hyper cacher de Vincennes. Pourtant il est encore possible que beaucoup de personnes ne s'en préoccupent pas...
La France entière devrait savoir aussi que près de quatre millions
de citoyens sont descendus dans les rues pour manifester leur
attachement à la liberté, alors que nous sommes presque
soixante-quatre millions en France métropolitaine (source :
INSEE, statistiques datant du 1er Janvier
2014).
Et parmi toutes ces actualités nombreuses qui ont tourné la semaine
dernière en boucle sur les chaînes télévisées, dans les journaux
et sur les réseaux sociaux, les historiens pourront aussi retenir de
nombreux slogans que l'on a scandé dans les grandes villes de la
France et les phrases clés dites lors des reportages TV.
Mais avant de marquer ce jour dans les annales, j'aimerais rappeler
une seule phrase qui m'a marquée et qui n'a probablement pas été
assez répétée :
« il y a eu un ''avant'', un ''pendant'' et il y aura un
''après'' 11 Janvier 2015 ».
Il faudrait l'imprimer sur les arbres, la coller dans nos cahiers
d'écoliers, et l'inscrire à jamais dans le sable ou la neige, par
crainte de l'oublier. L'homme à la mémoire courte, le saviez-vous ?
J'aimerais vous l'expliquer :
Les Français divisés
Attachons nous tout d'abord à cet ''avant'' et plus
particulièrement aux quelques mois qui ont précédé ce 11 Janvier
2015.
Alors que la France, qui se conforte dans l'idée que sa démocratie
ne sera jamais remise en cause, est frustrée par la politique de son
propre président, qu'une réforme sur l'organisation territoriale
(organisation de nouvelles régions) fait débat, le parti du Front
National gagne chaque jour de nouveaux militants. Il augmente son
nombre d'élus aux élections municipales et européennes, et
enchaîne les amalgames, qu'il s'agisse de mettre tous les étrangers,
y compris les immigrés français, dans ''le même sac'' ou de
s'opposer clairement à ce qu'il appelle l'UMPS.
Vous l'aurez compris avant ce 11 Janvier, la France était tout de même politiquement bien divisée, il faut l'avouer.
Vous l'aurez compris avant ce 11 Janvier, la France était tout de même politiquement bien divisée, il faut l'avouer.
Concernant quelques détails étroitement liés à cet événement,
nous pouvons constater qu'avant ce 11 Janvier, les journaux ne
cessent de faire la confusion entre Daesh et la religion musulmane,
puisque beaucoup d'entre eux nomment l'état qui est entrain de se
former sous les bataillons de Daech, ''l’État islamique''. De son
côté, la coalition internationale, que ce soit en Syrie ou en Irak,
mène des frappes aériennes justement contre Daesh, dans le but d'en
finir avec le terrorisme et les djihadistes.
Notons que ces bombardements atteignent aussi beaucoup de civils.
Notons que ces bombardements atteignent aussi beaucoup de civils.
Comment unir la France ?
Et alors que je réfléchissais sérieusement à écrire un nouvel
article, en décembre dernier, nous nous sommes fait la remarque
entre amis que la France était bien fracturée. Nous avions réfléchi
ensemble pour trouver des solutions afin que le peuple français
retrouve sa fierté et que la nation soit de nouveau réunie. Nous
avions remémoré l'exposition universelle de 1889, qui avait
d'ailleurs bien conforté le pays dans son image internationale. Nous
avions évoqué la réforme d'une organisation territoriale et le
mécontentement des Français à son égard alors que nous pensions
plus judicieux de se réjouir de ces unions entre régions. Et enfin,
nous avions même pensé, dans la folie, à organiser de nouveaux
Jeux Olympiques, puisque le sport permet toujours de raviver les
esprits nationalistes.
Bref, nous nous étions mis d'accord pour dire que la France avait
sérieusement besoin de s'unir et que cette union ne se produirait
sans un événement unique.
Mais qui s'attendait à un attentat pour unir la France ? Aucun de nous.
Et comme l'a très justement fait remarquer Sylphide, pourquoi faut-il toujours tuer pour provoquer le sursaut républicain ?
Mais qui s'attendait à un attentat pour unir la France ? Aucun de nous.
Et comme l'a très justement fait remarquer Sylphide, pourquoi faut-il toujours tuer pour provoquer le sursaut républicain ?
L'unité nationale
Maintenant revenons sur les faits de ce 11 Janvier 2015.
Ce jour non anodin est bien du aux attentats perpétués en France durant les quatre jours qui l'ont précédé. Cela a provoqué un tel rassemblement, que ce soit dans les grandes villes ou dans les lieux plus ruraux, que comme je le disais plus haut, quatre millions de citoyens français sont descendus dans la rue pour revendiquer les valeurs de la République et principalement leur liberté.
Ce jour non anodin est bien du aux attentats perpétués en France durant les quatre jours qui l'ont précédé. Cela a provoqué un tel rassemblement, que ce soit dans les grandes villes ou dans les lieux plus ruraux, que comme je le disais plus haut, quatre millions de citoyens français sont descendus dans la rue pour revendiquer les valeurs de la République et principalement leur liberté.
Il est difficile de parler au nom de tous les Français car on peut
supposer que tous ceux qui ont participé à ce rassemblement, ont
défilé pour des raisons diverses et variées (c'est ce qui fait
d'ailleurs la diversité de la France). Cependant je pense que l'on
peut affirmer une chose : durant ce 11 Janvier, la France était
enfin unie et fière de sa nation.
A l'occasion de cette unité nationale, de nombreux dessins –
notamment en l'honneur des caricaturistes de Charlie Hebdo – ont
été réalisés dans le but de montrer les valeurs auxquelles sont
rattachés ces citoyens français. Parmi eux, des slogans aussi pour
illustrer les idées défendues. On retiendra les suivants :
- « Je suis Charlie » - dont la signification n'a pas
vraiment été claire et universelle, puisque le verbe laisse un
doute. Signifie-t-il une identification (verbe ''être'') ou un
soutien (verbe ''suivre'') des idées de l'hebdomadaire ? Chacun
interprète à sa propre manière.
- « Je suis juif » ou « Je suis policier »
- à noter qu'une grande reconnaissance à été attribuée aux
forces de l'ordre.
- « Pas en mon nom » - que beaucoup de musulmans tenaient
à porter fièrement.
- « Je suis en deuil pas en guerre » ou encore « C'est
l'encre qui doit couler pas le sang » - qui apaisa
les tensions.
- « Faîtes l'humour pas la guerre » mais aussi « Mort
de rire ».
- Et enfin « Celui qui tue un homme, tue toute l'humanité »
(ceci est valable en France comme en Asie, en Antarctique et même en
Syrie).
De plus, les notions de « laïcité », de « liberté
d'expression », et enfin du « respect » resteront
les trois fondamentaux de ces rassemblements.
Voilà pour les belles métaphores.
Pour finir, cette journée du 11 Janvier 2015 fut tout de même
marquée historiquement : en plus des nombreuses manifestations
qui ont eu lieu à l'échelle internationale, ce fut la première
fois qu'autant de chefs ou représentants d'état se rassemblèrent
dans Paris pour se joindre à un rassemblement et participer à la défense des droits de l'Homme.
Ce dimanche est donc une preuve de l'attachement
à la liberté de la part des Français mais aussi des autres
citoyens dans le monde.
Si ce simple élément fait déjà de cette journée un événement
historique, il faut alors vérifier la définition de ce mot
(''historique''). Dans beaucoup de dictionnaires, il se définit par
cette expression : « qui est relatif à l'Histoire ».
Et dans d'autres, on trouve aussi
« digne d'être relaté par les futurs historiens » ou
encore « Qui mérite d'être retenu ».
La
première question que je veux alors vous adresser est la suivante :
Souhaitez-vous que les rassemblements qui ont eu lieu dans le monde
entier ce 11 Janvier 2015 soient digne d'être racontés par les
historiens aux générations futures ?
Si
la réponse vous semble évidente, ou même si vous avez quelques
hésitations, je vous conseille de lire la deuxième question que
voici :
Comment faire, alors, de ce dimanche 11 Janvier 2015, un
événement entièrement historique ?
Comment donner un lendemain à Charlie ?
Comment donner un lendemain à Charlie ?
Qu'est-ce que l'après Charlie ?
J'attends
votre réflexion.
[et cette fois je ne signerai pas par C. mais plutôt par]
Je suis C.
mercredi 7 janvier 2015
#JesuisCharlie
Parce que la liberté d'expression est un droit.
Parce que la barbarie doit être déononcée et que la justice doit être faite.
Parce que la violence doit être combattue.
Parce que les journalistes, humoristes, dessinateurs et éditorialistes sont la voix qui doit nous guider contre les faits les plus obscurs.
Parce que Charlie Hebdo représentait cela, et qu'il a été victime d'un attentat.
Alors aujourd'hui, plus que jamais, soutenons les et ne mélangeons pas tout.
mardi 6 janvier 2015
jeudi 1 janvier 2015
Niki de Saint-Phalle, féministe avant l’heure ?
Bonjour à tous et à toutes !
Je reviens après un long
moment d’absence et je m’en excuse ! Nous voilà donc réunis en cette fin
d’année pour un nouvel article.
Je reviens de Paris, j’y ai passé une semaine et j’ai eu la
chance d’aller voir l’exposition « Niki de Saint-Phalle » au Grand
Palais.
Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle dite Niki de
Saint-Phalle est d’origine
franco-américaine, née en 1930 et décédée en 2002. D'abord mannequin elle est devenue à la fois plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Si elle
est surtout connue du grand public pour ses célèbres « Nanas », son oeuvre
s’impose aussi par son engagement politique et féministe et par sa radicalité.Niki, fut internée en hôpital
psychiatrique car on la considérait comme schizophrène, à cause des nombreuses
crises d’angoisses et de réactions étranges. Le fait est que après 3 ans de
psychanalyse lourde, Niki de Saint-Phalle a pris conscience d'avoir été victime d’inceste dans sa jeunesse, victime des pulsions de
son père.
En tant qu’artiste elle fut une des premières artistes à défendre la cause de la femme, des homosexuels, des noirs et la société de consommation.
« Peindre
calmait le chaos qui agitait mon âme, c’était une façon de domestiquer ces
dragons qui ont toujours surgit dans mon travail »
Peindre la violence :
Niki de Saint-Phalle ne
peint pas immédiatement en faveur de la cause
féminine. Elle commence par illustrer une vielle Europe, perdue face aux
nouvelles avant-gardes et les avancées de l’art américain. Grande sensible,
elle a, de plus un regard vif et personnel sur l’histoire et le monde, allié à
un certain goût pour la rébellion et une volonté farouche de montrer. Ainsi
elle concilie la violence et le chaos, en l’opposant à la joie de vivre dans
des œuvres modernes où abolissant la « peinture traditionnelle » elle
passe à l’assemblage, superposant des objets, divers matériaux sur du ciment. Héritage de sa double culture, des méthodes, qui sont déjà en vogue chez les artistes américains et français
tels que Jean Dubuffet et Jackson Pollock.
Autoportrait |
On peut penser ici, que l’artiste est "entourée de violence" (inceste ; guerres) mais elle
incarnerait la joie de vivre (mosaïque colorée).
Feu !
En 1961, Saint Phalle est invitée à rejoindre les Nouveaux
Réalistes. Elle instaure dès lors une nouvelle forme de peindre, de sculpter ,
de créer : « Le TIR » qui
mélange art et action. Constitué de surfaces verticales où sont fixées des
objets divers et des sachets de peinture, le tout couvert de plâtre. Puis
l’artiste mets en œuvre sa composition
transformée au hasard des explosions colorées… Mais elle invite également un
ami ou un passant à viser à son tour pour achever une création plus complexe
qu’il n’y paraît.
Ces Tirs rythment sa
vie et favorisent un questionnement multiple sur « la mort de l’art », la
politique, le féminisme, l’histoire :
«
En tirant sur moi, je tirais sur la
société et ses injustices. »
« Je tire sur : le sida, l’homophobie, les guerres, l’inceste […] » |
Kennedy and Kroutchechv |
« Très tôt
je décida de devenir une héroïne. Qui serais-je ? George Sand ? Jeanne
d’Arc ? Napoléon en Jupons? »
Le pouvoir aux Nanas :
«Je ferai les plus grandes sculptures de ma génération. Les plus
grandes et plus puissantes, comme celles des hommes ».
Notre artiste prend très tôt conscience de l’inégalité des
chances à laquelle sont confrontées les femmes et à l’absence de modèles
féminins forts auxquels s’identifier. Ainsi elle décide de devenir une
« héroïne ». Niki précède de quelques années les mouvements
féministes, elle est l’une des premières artistes à faire de la femme un sujet,
qu’elle traitera dans sa complexité : à la fois victime de l’enfermement dans sa condition féminine et
héroïne potentielle d’un monde à inventer. Les œuvres qui suivront trapperont par leurs titres évocateurs,
radicaux et ambivalents. Pour mieux comprendre il faut donc si vous y arriver
ahaha (merci la qualité) se pencher sur les objets qui les constituent, ils
sont réalité soigneusement choisis.
La femme :
Balayés tous les canons de beauté féminine de l’histoire des
arts ! Niki de Saint Phalle renoue avec les Vénus de la préhistoire, des
déesses ! L’artiste au physique dit «idéal»34 (elle a été quelques mois
mannequin) pose la question de la place de la femme dans la société du XXe siècle
et dans l’histoire de l’art. Elle appelle affectueusement chaque sculpture par
un prénom, et nomme l’ensemble ses «Nanas». Nana évoque les premiers mots de
l’enfance, comme la position jambes écartées est celle d’une peluche ou d’un baigneur
assis. Dans le langage courant des sixties, un nana est un fille joyeuse et
sans tabou ! Nana est ainsi l’affirmation d’une identité féminine naturelle
au sens de non bridée par l’éducation moralisatrice et ce qui est lié, par les
interdits de la société.. Le corps en porte sa déclaration féministe :
attributs sexuels, cœurs et fleur
Le Sida :
1990 |
Le Sida commence ses ravages. Parce qu’elle est mère et que sa propre santé
est fragile , son empathie devient un engagement dans la lutte contre le sida. Son
objectif est simple: renseigner de façon pédagogique sur une très vaste échelle
et récolter des fonds pour la recherche médicale.
Le problème de l'apartheid:
The
Nana Power
"The Black Vénus" 1967 |
Cette Nana , de peau noire et a
été créée dans le contexte violent de lutte des noirs américains contre la ségrégation
dont ils sont victimes. Le titre de l’exposition fait référence au Black Power,
mouvement revendiquant l’égalité des droits des citoyens noirs américains.
Abts.
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