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dimanche 21 juin 2015

L'image médiatique de la femme est-elle dégradante ou dégradée ? Partie II : La femme de foyer.


Bonjour! Malgré cette rude période d'examens, j'en profite pour vous glisser la suite d'une série d'articles commencée il y a quelques mois sur la place de la femme dans les médias.. Et oui, quoi de plus que du féminisme et de l'eau fraîche pour bien vivre en été ? Bref, le deuxième volet est consacré à l'image de la femme dégradée, vu en tant que femme de maison uniquement. Et si vous voulez vous rafraîchir la mémoire en lisant le premier article de cette série, le voici !


I- La femme dans les médias : une image incontestablement dégradante.

2) La femme de maison.

          Autrefois, la femme était considérée au même titre qu'un objet aux yeux de la justice. Cependant, elle est encore aujourd'hui rattachée au domaine de la maison. Les médias, à travers les images qu'ils véhiculent, ne semblent pas vouloir dissocier femme et maison. Cela implique que la femme n'a d'autres aspirations que de s'occuper des tâches ménagères, préparer les repas, et élever les enfants. Si les mœurs ont changé, la société refuse pourtant de voir que les rôles au sein du foyer ne sont pas attachés à notre sexe : la femme ne naît pas avec un balai à la main, autant que l'homme ne naît pas avec un marteau entre les mains. Malgré le fait que les femmes se libèrent des tâches attachées au domicile familial par le travail – 59 % des femmes ayant achevé leur formation initiale ont un emploi à temps-plein en 2011 –, et par les études supérieures – 57, 6 % des étudiants en licence ou en master sont des femmes en 2011 –, ce qui justifie que l'âge moyen de la première grossesse a reculé de quatre ans depuis les années 1960, passant de 24 à 28 ans, les médias s'obstinent à créer un lien entre les femmes et les travaux rapportés au foyer. 

 
Effectivement, toutes les publicités qui concernent les produits d’entretiens s'adressent directement aux femmes. Les publicitaires engagent des actrices et non des acteurs, car un homme qui verrait une publicité pour du produit vaisselle joué par un homme ne se sentirait pas – ou moins – concerné par le propos : nous pouvons donc percevoir un réel sexisme, qui démontre que notre société n'a pas atteint une totale égalité entre hommes et femmes. De plus, les couleurs choisies dans ces publicités sont étudiées pour plaire aux femmes, comme dans le spot publicitaire du produit vaisselle Mir «Secret de soins», paru en 2013 et dont les couleurs sont uniquement roses.

Dans ces publicités, les femmes sont montrées comme de parfaites maîtresses de maison : elles savent tout à fait cuisiner, ont le sens du rangement et du goût pour la décoration, et entretiennent avec grand soin leur maison. Il semble donc que les femmes rentrent donc avec merveille dans le moule qui a été créé pour elles : celui de la femme de maison. Par ailleurs, elles n'apparaissent pas comme ayant d'autres qualités ou centres d'intérêt.
Ces publicités donnent une image de la femme qui n'est plus d'actualité, car dans notre société occidentale les hommes commencent à prendre conscience que les tâches ménagères ne sont pas uniquement destinées aux femmes, et qu'ils doivent aussi s'impliquer dans celles-ci. Les rôles prédéfinis par les genres commencent donc à évoluer dans l'esprit des populations.
Toutefois, certaines publicités consolident le fait que les femmes doivent absolument faire le ménage, et qu'elles sont totalement dans leur univers en faisant celui-ci, comme dans la publicité Mir évoquée plus haut – par ailleurs condamné par le JDP (Jury de déontologie publicitaire) : en effet, le produit vaisselle est entouré de pétales de roses, de mousse, et même d'une éponge rose, ce qui correspond à des clichés sur la femme. De plus, la main féminine est dotée de vernie, ce qui suppose que les femmes peuvent à la fois atteindre la perfection physique et rester des femmes de foyer. Enfin, les menottes roses à fourrure ont une connotation sexuelle, comme si la femme éprouvait un grand plaisir en faisant la vaisselle.
Ces publicités éduquent notre société en lui apprenant à assimiler femme et balai, comme dans la campagne publicitaire du magasin Casino pour la fête des mères, datant de 2012 : il est proposé d'offrir à nos mères du produit vaisselles, des essuie-touts, ou encore de la lessive. Les enfants qui voient ce type de publicités sont les premiers réceptifs aux messages cachés, et comprendront donc que pour rendre heureuses leurs mamans, ils doivent les inciter à faire le ménage. En grandissant, ces mêmes enfants garderont en tête l'idée selon laquelle la femme doit se comporter en parfaite ménagère tandis que l'homme est lui un bricoleur-né : il y a ainsi de fortes chances que les enfants reproduiront eux-mêmes ce schéma, imposé par la société au travers de publicités.

Les publicités ayant un rapport avec le ménage, les produits d'entretiens et tout ce qui concerne le rangement de la maison, se trouvent généralement entre et après des émissions ou des séries dont l’audience se trouve être composée de femmes. Ainsi, les publicitaires payent plus cher pour passer dans les horaires publicitaires après des séries qui touchent un grand nombre de femmes au foyer, car selon eux c'est le premier public concerné par leurs produits, et de cette manière ils s'assurent de les sensibiliser à leurs produits.
Le problème est donc que les femmes au foyer sont victimes de manipulation – sans qu'elles le sachent –, puisque ce sont des publicités de produits ménagers qui leur sont montrées : elles assimilent ainsi la vision de femme de ménage que la société à d'elles, et se tournent vers des produits qui leurs semblent nécessaires pour correspondre totalement à leur «rôle».



Si l'éducation des enfants est partagée par les deux parents de nos jours, les publicités quant à elles s'obstinent à écrire des scénarios dans lesquelles se sont toujours les mères qui s'occupent des enfants, car les pères sont trop occupés à travailler. En effet, la mère a la possibilité d'aller chercher les enfants à l'école, puisqu'elle travaille pas, ou finit tôt ses journées de travail – il est ainsi sous-entendu que son emploi du temps professionnel est moins chargé que celui du père. Les campagnes publicitaires sont ainsi composée d'autant de sous-entendus possibles qui dégradent de manière ouverte ou subtile l'image de la femme, en la faisant passer pour un être cantonné aux tâches relatives au foyer, tel la publicité Carrefour datée de 2012, qui implique que la femme n'est soulagée et satisfaite qu'après s'être occupée de ses enfants, de son mari, et de ses courses. Par ailleurs, la femme représentée tient dans ses mains un panier de linge – ce qui implique qu'elle va faire la lessive, et continuer de nettoyer –, dans lequel se trouve un chiot : ainsi, cela suppose qu'elle s'emploiera à l'éducation du chiot, autant que celles des enfants, d'autant plus qu'un chiot est lui-même un «enfant».

Lorsque la période des fêtes approche, et plus particulièrement Noël, nous pouvons réaliser à quel point cette place de «femme de foyer» est ancrée dans la société : les petits garçons sont associés à des jouets de guerre, de supers-héros ou de bricolage, alors que les petites filles sont assimilées aux produits ménagers à travers des minis aspirateurs, des balais, des cuisinières en plastique, ainsi que de faux marchés pour aller faire les courses.
Par exemple, une publicité vendant une machine à laver pour petites filles montre au premier plan l'enfant s'amusant avec son nouveau jouet, et à l'arrière-plan sa mère pliant le linge. Mère et fille semblent parfaitement heureuses, ce qui apprend aussi aux petites filles qu'en effectuant des tâches ménagères elles pourront faire «comme leur maman» et seront, en plus de cela, contentées. Une autre photographie prise dans un magasin présente un chariot de ménage rose et violet, avec l'insigne «Girls only» sur l'emballage du jouet. Ainsi, les petites filles et seulement elles doivent faire le ménage.
Dès leur plus jeune âge, les filles apprennent que la femme est intimement liée au ménage, et les petits garçons apprennent à être servis par ces dernières, modèle qui sera reproduit, puisqu'il aura été intégré.

Encore une fois, les publicités ne renvoient pas une image de la femme égale à celle des hommes, mais bien une image dégradée, et dégradante, puisque la femme est cantonnée à sa place de femme de foyer. Par ailleurs, les publicitaires utilisent le passé de femmes soumises et rabaissées dans leur condition, ne travaillant pas pour s'occuper de la maison, afin de vendre leurs produits.

Les femmes se laissent donc influencées par les médias et l'image négative et dégradante qu'ils renvoient d'elles-mêmes, et n'ont pas conscience de l'impact des images médiatiques qui leur sont présentées sur leur vie présente et future. Ceci est alarmant, d'autant plus que la publicité, nous l'avons vu, ne permet pas à la femme de se libérer mais l'enferme dans les carcans de la beauté et du monde ménager. Une prise de conscience ainsi qu'un changement de cet image médiatique est donc nécessaire afin qu'une évolution puisse subsister, et gommer définitivement le sexisme ambiant.


Et si vous voulez aller plus loin, et dénoncer au quotidien des publicités sexistes, machistes et/ou misogynes, je vous invite à aimer la page Facebook "Je suis une pub sexiste", qui met un point d'honneur à le faire.


Sylphide.

mercredi 20 mai 2015

La philo avec brio ou comment devenir un champion de la dissertation.

Bonjour à tous et à toutes ! Aujourd'hui, parlons d'un sujet qui fâche tous les élèves français en fin de cursus.. La philosophie. Cette discipline faite de réflexion et de sagesse est en effet au programme de tous les Terminale passant le baccalauréat général ou technologique. Pour faire face à la détresse de certains à l'approche de cette épreuve qui ouvrira le bal le 17 Juin prochain, voici un petit concentré de conseils et astuces pour réussir son épreuve de philo !


L'attitude à adopter en cours :

Tout d'abord, quelques mots sur les cours de philosophie en eux-même. Je vous conseille très fortement, si vous voulez réussir l'épreuve, d'être attentif et de prendre des notes. C'est tout bête, mais la philosophie est une matière que nous découvrons totalement en Terminale, alors ouvrez grand vos oreilles et écrivez ce que vous raconte votre professeur(e), d'autant plus que le manuel est dépourvu de cours.. Il contient seulement des jeux de textes. Aucun chance de rattraper votre retard, donc !

N'hésitez pas non plus à poser des questions, à demander ou à chercher vous-même des définitions de concepts à la bibliothèque, sur Internet. L'essentiel est de s'assurer que vous avez bien assimilé les connaissances, et que les pensées des divers penseurs forment un tout cohérent dans votre tête.

Enfin, le dernier conseil pour les cours est de .. lancer des débats ! Et oui, peut-être que vous n'êtes pas du tout d'accord avec Descartes : pour vous, la subjectivité se conquiert par le langage et non pas par la conscience. Partagez-le avec votre classe, et essayez d'échanger vos idées, car c'est en devenant acteurs du cours du philosophie que vous le comprendrez au mieux. Par ailleurs, n'hésitez pas à faire des liens entre vos cours et l'actualité ou d'autres disciplines.. Établir des parallèles est un autre moyen de s'approprier les diverses pensées que vous allez étudier au cours de l'année.


Les révisions :

J'ai souvent entendu des commentaires assez désinvoltes sur l'épreuve de philosophie, d'élèves m'assurant qu'en philo, on peut y aller en mode yolo, c'est-à-dire sans réviser : après tout, il ne s'agit que de penser, et ça, tout le monde sait a priori le faire. Il me semble qu'il s'agit là de la plus grosse erreur à faire en philosophie ... Je ne remets en doute les capacités de personne, mais il est capital de s'appuyer sur des grands penseurs et philosophes qui ont fait évolué la pensée humaine.. Eux sont des spécialistes, et malheureusement, pas encore nous, pauvres élèves de Terminale. De plus, qui de mieux que Nietzsche ou Bergson pour faire évoluer votre réflexion ? Ne les sous-estimez pas!

Maintenant que nous sommes au point sur la question des révisions, et bien, il faut les commencer. Le mieux est sans doute de vous faire des fiches de révisions parce qu'elles participent de votre appropriation du cours et donc de votre assimilation de celui-ci ! Personnalisez votre fiche avec votre méthode personnelle, et pas avec celle de la voisine, et votre cours vous paraîtra immédiatement plus clair parce qu'il vous ressemblera. Nous sommes tous différents, surtout en matière d'organisation. Déterminez le format - polycopié ou fiche Bristol ? -, les moyens mémo-techniques - présence de couleurs ? surligner ? souligner ? - , les mots-clefs - dates, auteurs, ouvrages, concepts - qui vous paraissent les plus importants et lancez-vous ! L'idéal est de faire ses fiches tout au long de l'année pour ne pas être pris de cours au mois de Juin ; mais là aussi, cela tient à chacun.

Quand vos magnifiques fiches de révisions sont prêtes, il ne vous reste plus qu'à les apprendre. Par cœur ou non, cela dépend aussi de vous et de votre mémoire. Un planning de révisions équilibré peut être un moyen de se donner des objectifs et d'avoir une perspective, de savoir quand est-ce que les révisions commencent et quand est-ce qu'elles prennent fin. Bien sûr, ne vous surchargez pas ! Vouloir apprendre la moitié du programme en deux heures est ridicule. Espacez vos temps de travail, et n'oubliez pas de vous reposer et de vous amuser entretemps : vous en serez d'autant plus motivés !

N'hésitez pas non plus à faire quelques entraînements en temps réel de dissertations ou de commentaires de texte. C'est par la pratique régulière que l'on progresse.

Dernière astuce : apprenez des citations !  Celles-ci retracent vos cours et sont essentielles dans une copie de philosophie pour démontrer votre connaissance et votre maîtrise du cours. Néanmoins, n'essayez pas d'apprendre une citation de dix-huit lignes - histoire véridique - pour la replacer sur votre copie.. Le but n'est pas de vanter votre érudition, mais d'organiser une réflexion, une pensée. Privilégiez des citations plutôt courtes ("L'Enfer c'est les autres" (Sartre), "Je pense donc je suis" (Descartes), "Les mathématiques sont une science dans laquelle on ne sait pas de quoi on parle, ni si ce que l'on dit est vrai" (Russell)) ou de vos auteurs préférés : elles seront à coup sûr plus simples à retenir !


La fameuse dissertation :

Et voilà, vous connaissez l'évolution de la pensée humaine sur divers thèmes sur le bout des doigts, et nous sommes le 17 Juin. Vous décidez de choisir la majestueuse dissertation, et votre détresse est déjà palpable. Comment s'y prendre pour réussir une dissertation ? C'est le cœur de cet article, que j'appuierai d'une de mes propres dissertations, pour allier à la théorie des exemples concrets.

 Premier conseil : vous disposez de quatre heures. Et ce n'est pas pour rien ! C'est parce que vous avez besoin de ces quatre heures pour arriver à la meilleure version possible de votre dissertation. Elles vous donnent le temps d'établir un plan, mais aussi de vous appliquer lors de la rédaction, ce qui est essentiel. Donc, on ne sombre pas dans la précipitation pour sortir au plus vite de la salle (même si l'envie est grande). Après tout, qu'est-ce que quatre heures dans une vie ? Rien du tout.

La répartition du temps généralement conseillée est la suivante : 
_ 10/15 minutes de choix du sujet
_ 45 minutes d'analyse, de problématisation, de plan
_ 30 minutes consacrés à l'introduction
_ 45 minutes pour la partie I
_ 45 minutes pour la partie II
_ 45 minutes pour la partie III
_ 15 minutes de conclusion


Première étape : le choix du sujet et le brainstorming.

Quand vous recevez la copie, prenez le temps de lire les différents sujets proposés. Lisez le texte plusieurs fois, assurez-vous de l'avoir compris. Repérez les notions auxquels se rattachent les divers sujets. Ensuite, réfléchissez quelques instants sur chacun d'eux en vous demandant sur lequel vous avez le plus de ressources. N'oubliez pas non plus de choisir un sujet qui vous plaît : une copie faite avec amour vous passionnera toujours plus, et l'examinateur le ressentira !

Dès que vous avez trouvé l'élu de votre cœur - dans notre cas, une dissertation sur l'art - commencez par vous demander quel type de plan vous est proposée par la question : un plan dialectique si la question laisse entendre une réponse de type "oui/non" et un plan par domaines si la question est ouverte, et ne met pas en valeur d'opposition particulière à première vue. Un plan dialectique correspond au sujet que nous allons traiter : "L'art nous éloigne t-il du réel ?" ; un plan par domaines s'apparente à une question du type "Pourquoi se cultiver ?".

Dès que vous avez effectué ceci, je vous propose un "brainstorming", littéralement une tempête de cerveaux : il s'agit de vous poser, de ne rien écrire, et de réfléchir pendant quelques minutes aux idées qui vous viennent en tête pour répondre à ce sujet. Si vous avez peur de les oublier, prenez un brouillon et nommez-le "boîte à idées" pour noter tout ce qui vous passe par la tête. Cette étape permet de ne pas se jeter avidement sur sa copie en écrivant des inepties parfois regrettables.. Vous avez quatre heures, alors autant en profiter !
Normalement, après cet épisode de réflexion intense, un plan doit vaguement se dessiner dans votre esprit, et l'énoncé vous paraître plus clair. Ainsi, vous pouvez passer à la phase suivante : l'analyse de la question posée.


Deuxième étape : l'analyse de la question.

/!\ Attention, ici les extraits de copies sont extrêmement détaillés et structurés car c'est la version finale ! Dans votre brouillon, prenez des notes et n'inscrivez que les idées les plus importantes.. à moins que vous ne soyez des Flash Gordon de l'écriture. /!\

Code couleur : Toutes les phrases en bleu clair et en italique correspondent aux citations extraites de ma copie. Le rouge foncé souligné désigne tout ce qui permet de structurer la copie, de donner des indications au correcteur sur le travail effectué. Le rouge clair en gras met en lumière les idées proposées.

Après la première étape, définissez les mots de la question au brouillon : le sujet que je vous propose est "L'art nous éloigne t-il du réel ?". Ici, il faut donner du sens aux termes "art", "éloigne", et "réel".
Vous pouvez procéder par le rappel de définitions ou concepts étudiés en cours, tel c'est le cas pour l'art : "La question qui nous est proposée interroge la notion de l'art et sa relation avec ce que nous comprenons comme étant le "réel". Tout d'abord, il est essentiel d'expliciter ce qu'est l'art : celui-ci se construit selon deux oppositions ; la première est celle avec la nature, puisque l'art est issu d'une activité humaine et donc réfléchie, contrairement aux produits naturels qui sont, eux, spontanés. L'art tend, de manière générale, à la reproduction de cette même nature. Ensuite, l'art se distingue depuis le XVIIème siècle de la technique : effectivement, l'art ou les "beaux-arts" a pour finalité le beau ; l'art est une finalité en soi, alors que la technique ou les "arts et métiers" possède un aspect utilitaire. Les beaux-arts comprennent les domaines suivants : peinture, littérature, musique, danse, théâtre, sculpture, photographie, cinéma."
Vous pouvez aussi définir les mots en leur cherchant des synonymes, comme avec le mot "éloigne" ou "réel" .. "Quant au terme "éloigne" présent dans notre interrogation, il peut se définir comme ce qui s'écarte, ce qui se détache, se démarque ou encore se différencie. Enfin, la notion de "réel" sous-entend la réalité c'est-à-dire notre environnement, notre vie, et toutes les actions ou faits qui ont pour nous un quotient de vérité."  ... ou encore procéder par des oppositions "Le réel englobe aussi la nature, et s'oppose à la conception d'imaginaire".

Quand vous avez bien défini votre sujet, et qu'il devient donc plus clair dans votre esprit, vous devez le reformuler grâce aux définitions que vous avez donné précédemment : cela prouve que vous avez bien cerné le sujet et oriente la future problématisation : "Ainsi, la question qui nous est posée nous invite à nous demander si les produits issus d'une activité humaine ayant pour visée le beau se différencient, s'écartent voire font totalement abstraction de cet environnement auquel nous donnons un quotient de vérité".

Ensuite, il faut montrer qu'il y a une opposition plus ou moins nuancée présente dans la question. Ce travail se fait également au brouillon. Il s'agit de commencer par une première évidence sous-entendue par le problème : "D'une part, nous pouvons accepter le fait que l'art se détache du réel et du vrai voire le déstructure totalement." ; cette première évidence étant contrecarrée par une seconde évidence s'y opposant "Néanmoins, le réel et la nature étant les premières sources d'inspiration de l'art, ses premiers modèles, l'art ne tend t-il pas dans ce cas-là à converger vers ceux-ci voire à les reproduire ?". Ensuite, mettez en évidence ce paradoxe pour montrer à votre examinateur là où vous voulez en venir : "Nous voyons donc que cette question met en lumière un paradoxe."

Enfin, pour arriver au terme de la compréhension de la question posée, il vous faut problématiser. Le processus de définition, de reformulation puis de paradoxe vous a progressivement entraîné sur la problématique, qui devrait se révéler un jeu d'enfants. Celle-ci consiste à faire ressortir de la question le problème que vous allez étudier, et auquel vous allez donner trois perspectives : ici, les deux premières perspectives doivent s'opposer "De la sorte, le problème est de savoir si l'art ou les "beaux-arts" se situent dans une perspective d'imitation et de reproduction de la réalité et de la nature, auquel cas ceux-ci seraient les buts même de l'art ; ou si, au contraire, l'art ne peut répondre à cette prétention car il est une médiation du réel, et qu'il tend à le détourner voire à le déstructurer totalement." ; la formule "Le problème est de savoir si ... ou bien si .." peut être réutilisée dans chaque copie, elle structure votre problématisation et permet au correcteur de voir où vous le menez. Ensuite, il faut dépasser cette première opposition pour arriver à une troisième partie, qui reflète en général votre partie pris. Il existe plusieurs solutions pour trouver la fameuse dernière partie, mais je suis une adepte de la technique kantienne qui consiste à dépasser les deux, c'est-à-dire à aller au-delà, en montrant que les deux perspectives présentées se complètent, et qu'on ne peut se limiter à une seule : "Enfin, nous pouvons chercher à dépasser cette aporie en nous demandant si l'art ne recrée pas sa propre réalité, éloignée du réel tout en se rapprochant et ayant un lien avec lui : dès lors, l'art apparaîtrait comme un dépassement du réel au sein du réel."


Troisième étape : la construction du plan.

Le travail de problématisation précédemment effectué permet de distinguer trois parties du plan. Ainsi, je vous conseille de prendre trois brouillons différents, et d'écrire sur chacun des trois le titre d'une grande partie de votre plan. Ici, cela donnerait :
_ Brouillon 1 : L'art est imitation et reproduction de réalité, qui est son but même.
_ Brouillon 2 : L'art est détournement voire déstructuration du réel car il n'est qu'une médiation.
_ Brouillon 3: L'art est un dépassement du réel au sein du réel.

Ensuite, pour vous éviter de trop détailler - on ne fait que le brouillon, pas la rédaction finale -, il est mieux de découper chaque brouillon en trois sous-parties, a), b), et c). En effet, les plans de philosophie sont constitués de trois parties et de trois sous-parties dans l'idéal. Grâce à votre "boîte à idées" vous allez placer chaque idée dans un brouillon, et dans une sous-partie. Il se peut aussi que vous abandonniez des idées en cours de route.. 
Quand vous avez réparti vos idées, réfléchissez à l'ordre dans lequel elles sont : effectivement, tout bon plan se doit d'être progressif, donc d'aller de l'idée la plus simple à la plus complexe. Si vous n'êtes pas satisfaits de l'ordre dans lequel vous avez premièrement disposer vos idées, échangez les a), b), et c) de place.

Après la répartition, nous arrivons au plan suivant :

I - L'art est imitation et reproduction de réalité, qui est son but même.

a) La réaction superficielle de l'Homme d'identification de l'art au réel. Exemple : L'Origine du monde, Courbet.

b) L'art se positionne dans un rapport de relation à la réalité, et permet d'accéder à la réalité des essences. Exemple : Poétique, Aristote.

c) L'art est reproduction voire imitation du réel. Exemple : le courant réaliste du début du XIXème siècle avec Stendhal et Balzac (La Comédie Humaine).


II - L'art est détournement voire déstructuration du réel car il n'est qu'une médiation.

a) L'art est le plus éloigné du réel, car il opère une dégradation. Exemple : République X, Platon.

b) L'art opère une rupture avec le réel, et le détourne. Exemple : les mouvements cubiste, fauviste, futuriste, expressionniste, dadaïste, surréaliste du début du XXème siècle avec Le Bombardement de Guernica, Picasso.

c) L'art exerce une déstructuration totale de la réalité. Exemple : l’œuvre de Kandinsky.


III - L'art est un dépassement du réel au sein du réel.

a) L'art recrée une réalité qui lui est interne, non pas le réel comme nous le percevons. Exemple : Madame Bovary, Flaubert.

b) L'art est interprétation du réel : il dégage un aspect de réalité sans reproduire sa totalité. Exemple : la photographie et le cinéma.

c) L'art n'est pas un imitateur, mais un créateur : il éduque notre perception. Exemples : citations d'Oscar Wilde et de Paul Klee, œuvre de Paul Klee, œuvre de Banksy.


Quatrième étape : la rédaction au propre.

Il vous reste environ 2h40 pour recopier au propre tout ce que vous avez écrit au brouillon.. Ainsi, votre introduction sera composée des différentes étapes de l'analyse de la question : définitions, reformulation, paradoxe, problématisation. Ensuite, il vous faut recopier et développer votre plan. N'oubliez pas de toujours faire des transitions entre vos différentes parties, et de bien choisir vos mots ! La philosophie est aussi un art de l'écriture, et vous vous devez de manier les mots avec précision. Rédigez dans un langage soutenu, et évitez les répétitions trop fréquentes.. Avaler un dictionnaire des synonymes juste avant l'épreuve ne serait pas une mauvaise idée.. Et n'oubliez pas la phrase de Camus : "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde".
Bien sûr, soignez aussi votre écriture et votre orthographe, l'examinateur trouvera tout de suite ça agréable. Et faites des alinéas, sautez des lignes pour aérer votre copie et montrer qu'elle est structurée : cela reflète votre pensée, et prouve que pour vous, la philo, c'est du gâteau. Si on reprend l'introduction, la structure devrait être la suivante :

            "La question qui nous est proposée interroge la notion de l'art et sa relation avec ce que nous comprenons comme étant le "réel". Tout d'abord, il est essentiel d'expliciter ce qu'est l'art : celui-ci se construit selon deux oppositions ; la première est celle avec la nature, puisque l'art est issu d'une activité humaine et donc réfléchie, contrairement aux produits naturels qui sont, eux, spontanés. L'art tend, de manière générale, à la reproduction de cette même nature. Ensuite, l'art se distingue depuis le XVIIème siècle de la technique : effectivement, l'art ou les "beaux-arts" a pour finalité le beau ; l'art est une finalité en soi, alors que la technique ou les "arts et métiers" possède un aspect utilitaire. Les beaux-arts comprennent les domaines suivants : peinture, littérature, musique, danse, théâtre, sculpture, photographie, cinéma.
  Ainsi, la question qui nous est posée nous invite à nous demander si les produits issus d'une activité humaine ayant pour visée le beau se différencient, s'écartent voire font totalement abstraction de cet environnement auquel nous donnons un quotient de vérité.
  D'une part, nous pouvons accepter le fait que l'art se détache du réel et du vrai voire le déstructure totalement. Néanmoins, le réel et la nature étant les premières sources d'inspiration de l'art, ses premiers modèles, l'art ne tend t-il pas dans ce cas-là à converger vers ceux-ci voire à les reproduire ? Nous voyons donc que cette question met en lumière un paradoxe.
  De la sorte, le problème est de savoir si l'art ou les "beaux-arts" se situent dans une perspective d'imitation et de reproduction de la réalité et de la nature, auquel cas ceux-ci seraient les buts même de l'art ; ou si, au contraire, l'art ne peut répondre à cette prétention car il est une médiation du réel, et qu'il tend à le détourner voire à le déstructurer totalement. Enfin, nous pouvons chercher à dépasser cette aporie en nous demandant si l'art ne recrée pas sa propre réalité, éloignée du réel tout en se rapprochant et ayant un lien avec lui : dès lors, l'art apparaîtrait comme un dépassement du réel au sein du réel."

Si vous avez été attentif, ma technique est la suivante : chaque début de grande étape possède un grand aliéna, et chaque sous-partie possède un petit alinéa. Donc, il y aura des grands alinéas au début de l'introduction, de vos trois parties, et de la conclusion ; et des petits alinéas pour chaque sous-partie. 

 
Cinquième étape : la rédaction de la conclusion.

Si vous avez du temps en plus - et je vous le souhaite -, vous pouvez rédiger votre conclusion au brouillon. Néanmoins, il est fort probable que vous ne puissiez pas contrôler le temps, malgré tous vos efforts, et que vous deviez faire la conclusion sans brouillon préalable. 
Une conclusion de philosophie se déroule en plusieurs étapes : tout d'abord, il faut rappeler la problématique et le plan proposé pour y répondre "A la question de savoir si les beaux-arts nous détachent ou non de la réalité et de la nature, nous avons répondu en trois étapes : premièrement, nous avons insisté sur la possibilité pour l'art d'être reproduction ou imitation du réel. Ensuite, nous nous sommes attachés à l'éloignement des œuvres d'art d'avec le réel, provenant d'une triple cause : le rapport médiat de l’œuvre au réel, le détournement et la déréalisation qui peuvent être opérés par les artistes. Enfin, nous avons illustré le rapport perpétuel de l'art à la réalité, dans un dépassement de celle-ci en son sein propre."
Ensuite, vous avez tout intérêt à soumettre une ouverture à votre correcteur, afin de parfaire votre copie. Cette ouverture a pour but d'élargir votre réflexion, et pourquoi pas d'ouvrir sur une autre notion du programme. Cela montre qu'en plus d'avoir des capacités d'analyse, vous êtes quelqu'un qui pose des questions, et sait trouver de nouveaux problèmes ! "La relation de l'art au réel peut aussi rendre compte d'une autre forme d'expression de la réalité : celle de notre intériorité. Ainsi, tel que le préconisait Bergson, ne faudrait-il pas opérer une conversion de notre attention, et, par l'intuition, exprimer par l'art, nos sentiments les plus profonds que le langage se trouve incapable d'expliciter ?". Ici, le lien est donc fait avec la notion du langage, étudiée en Terminale Littéraire.


Autres conseils pour la réalisation d'une super dissertation.

Bien! Maintenant que voilà finit les grandes lignes, j'aimerais vous donner des conseils bonus pour que vous vous en sortiez le mieux possible le Jour J.

Par une généralité tu commenceras.

Je prends le parti de toujours commencer la première sous-partie de ma première partie par une généralité acceptée par la plupart des êtres humains. Cela permet de poser les premiers jalons, et de partir de l'idée la plus simpliste qui soit : en effet, une généralité peut être faussée, c'est une idée commune mais pourtant acceptée. Cela permet aussi de procéder à une remise en question de l'idée présentée, et donc de montrer que vous penser. 
Dans notre cas, cette généralité correspond à la première sous-partie (a) La réaction superficielle de l'Homme d'identification de l'art au réel) de la première partie (I - L'art est imitation et reproduction de réalité, qui est son but même) avec pour exemple L'Origine du monde, un tableau de Courbet. "Attachons nous premièrement à la conception selon laquelle l'art tend vers ce que nous considérons et comprenons comme le réel, qui est son but ultime. Effectivement, les êtres humains reconnaissent eux-mêmes en l'art un rapport avec la réalité et la nature et peuvent déceler une reproduction ou une imitation fidèles : cela peut être corroboré avec des tableaux comme L'Origine du monde de Courbet, peinture du XIXème siècle. Ce tableau représente un sexe féminin, et chaque être humain apercevant le tableau établirait un lien entre la réalité d'un sexe féminin et celui présenté dans l'oeuvre d'art. Dès lors, nous pouvons affirmer que l'homme lui-même comprend l'art comme la réalité, et établit des liens avec celui-ci. Cette réaction face à l'art, que nous pourrions considérer comme superficielle car ne prenant pas en compte le fait que l'art soit une médiation, prouve cependant qu'art et réel se rapprochent voire se confondent dans l'esprit humain. Cette association spontanée effectuée par notre entendement nous entraîne donc sur la voie de l'art comme imitation."


Ta culture tu invoqueras.

Chacun de nous a un peu de culture générale, et les copies de philosophie sont le moyen parfait pour s'en servir : en effet, les philosophes ont beau être des personnages très sympathiques, le dernier livre lu ou dernier film vu peut totalement correspondre à la problématique, tout comme ce que vous avez étudié dans les classes précédentes. Cela apporte beaucoup à votre réflexion, en montrant que vous êtes ouverts, cultivés, et que vous savez établir des liens entre diverses disciplines .. Interdisciplinarité quand tu nous tiens, c'est Mme Vallaud-Belkacem qui va être ravie. 
Dans cette copie, je me suis servie de mes connaissances sur le mouvement réaliste du XIXème pour alimenter la réflexion : "Cette compréhension de l'art comme imitation ou reproduction du réel réapparaît au XIXème siècle, à travers la littérature française et notamment le courant dit du "réalisme". Celui-ci utilise la technique de la mimésis afin de retranscrire la réalité de notre société et de ses mœurs. Pour cela, le réalisme va par exemple s'inspirer de faits divers, et même s'accompagner d'observations précises de la société telle qu'elle est. Nous pouvons retrouver cette conception de l'art chez deux écrivains appartenant au mouvement : Stendhal et Balzac. Le premier estime que le travail de l'auteur est de promener un miroir le long d'un chemin, ce qui lui permet de reproduire le réel dans ses romans. Le second, à travers son œuvre La Comédie Humaine, imite la réalité en recréant une véritable société, composée de profils sociaux, humains, économiques présents dans la société de la première moitié du XIXème siècle. Nous pouvons aussi noter l'utilisation régulière de la description par ces deux écrivains afin de rendre compte avec précision du réel. Néanmoins, nous pouvons remettre en cause cette conception de l'art, en nous demandant si elle n'est pas erronée du fait du rapport médiat et non immédiat des beaux-arts à la réalité."


De ton programme de Terminale tu te serviras. 

Ne négligez pas non plus toutes les autres matières présentes dans votre programme. Par exemple, en Terminale Littéraire, nous étudions cette année Madame Bovary de Flaubert que je n'ai pas hésité à réutiliser dans cette dissertation sur l'art : en effet, j'ai mis en lien la réalité interne que l'auteur souhaite recréer avec ma troisième partie, soit le dépassement de l'art au sein même de celui-ci. "Cette notion de réalité interne propre à l’œuvre est particulièrement vraie pour le roman de Flaubert Madame Bovary, publié en 1857 : celui-ci présente Emma Bovary, une jeune femme appartenant à ce qui sera considéré comme la future classe moyenne, et sa vie monotone, routinière. L'action a lieu en Normandie, sous la monarchie de Juillet, dans un contexte tout à fait plausible dans le réel. La vie d'Emma aussi apparaît comme extrêmement proche de la réalité, si proche que Flaubert a été considéré comme un écrivain "réaliste" au même titre que Balzac ou Stendhal. Toutefois, l'auteur a toujours refusé cette appartenance au réalisme, précisant même qu'il le tenait en horreur. Cela se justifie par le fait que son œuvre d'art est créatrice de sa propre réalité sans viser à reproduire le plus fidèlement le réel. En effet, dans Madame Bovary, chaque action ou détail a une incidence sur la réalité du roman, mais non sur le réel tel que nous l'appréhendons. Dès lors, nous pouvons nous poser la question suivante : les œuvres d'art ne sont-elles pas créatrices de réel qu'imitatrices de celui-ci ?".
 Dommage que les Terminale S soient dispensés de la notion "Existence et temps", dans laquelle ils auraient pu mettre en œuvre leur connaissance de la théorie de la relativité d'Einstein, étudiée en cours de Physique-Chimie...


Les formules lourdes tu oublieras. 

Autre chose.. Dans ma copie, j'ai usé et abusé du "Nous allons donc.." ou du "Nous avons étudié..". Je vous le déconseille fortement ! Cela alourdit votre copie et la rend beaucoup moins agréable à lire. Essayez de substituer à ce "Nous" des formules plus impersonnelles et générales, comme le "Il". Au lieu d'écrire "La question proposée à notre étude", contentez-vous d'un simple "La question proposée". Néanmoins, il est assez compliqué d'enrayer du jour au lendemain une habitude si ancrée, donc apprenez à changer vos formules dans une session d'entraînement.


De questions tu parsèmeras ta réflexion. 

Pour faire le lien entre les différentes sous-parties ou parties de votre dissertation, au lieu de céder aux bonnes vieilles et lourdes formules que nous venons de répudier, je vous propose de poser des questions remettant en question l'argument que vous venez de citer ou permettre une ouverture vers la prochaine perspective abordée. C'est le cas à la fin de mon analyse de Madame Bovary : la question permet d'anticiper sur la troisième sous-partie de la réflexion, à savoir que l'art est créateur de réel en tant qu'éducateur de notre perception. "En effet, dans Madame Bovary, chaque action ou détail a une incidence sur la réalité du roman, mais non sur le réel tel que nous l'appréhendons. Dès lors, nous pouvons nous poser la question suivante : les œuvres d'art ne sont-elles pas créatrices de réel qu'imitatrices de celui-ci ?"


Du croisement des notions tu te souviendras.

A la fin de votre riche année de philosophie, vous devez être capables d'établir des liens entre les différentes notions. Dans la question proposée ici, sur les rapports entre art et réel, la notion de la perception aurait aussi pu intervenir. Néanmoins, je ne l'avais pas étudiée au moment de la rédaction, et je ne l'ai toujours pas fait. Je ne pourrai donc pas vous en dire plus.
En revanche, sur une dissertation que j'ai traitée récemment, "Choisit-on ce que l'on est ?", la notion majeure était la liberté mais des liens pouvaient être faits avec les notions de la conscience, de l'inconscient ou de la culture, et une ouverture sur la politique pouvait être effectuée. Ce croisement entre les diverses notions enrichit la réflexion et prouve une fois de plus que vous maîtrisez avec brio le programme de philo.


Les repères tu utiliseras.

Votre professeur(e) de philosophie est aussi supposé vous enseigner les différents repères, qui sont des définitions pouvant vous aider dans la compréhension des textes et des idées et qui se construisent par opposition. N'hésitez pas à les réutiliser dans votre copie, car cela permet d'ajouter de la profondeur à votre questionnement. Dans cette dissertation, je me suis servie des repères "médiat / immédiat" pour justifier la distance que l'art impose au réel : "Analysons à présent l'art en tant que relation médiate au réel, c'est-à-dire indirecte, et donc ne pouvant atteindre ce dernier : l'art opère donc un détournement de la réalité et de la nature, et peut même se placer dans une perspective de déréalisation. Effectivement, les beaux-arts sont un support représentant ou ayant une prétention de représenter ce que nous considérons comme le réel. Dès lors, ce "support"" crée une barrière avec la réalité, en enlevant le caractère d'immédiateté."

  
 Je suis désolée pour un si long article, mais j'espère que tous ces conseils en éclairerons quelques-uns.. Bien sûr, ces conseils sont tirés de mon expérience et de ma méthode de travail. Vous pouvez tout autant en avoir d'autres qui fonctionnent à merveille. 



Sylphide.




jeudi 14 mai 2015

"Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit".

Je ne sais pas ce que vous pensez de cette fameuse réforme des collèges et des programmes d'histoire, mais je dois dire que je suis assez confuse et plutôt énervée.
Tout d'abord, je trouve qu'on nous dit tout et son contraire à propos de cette réforme et qu'on arrive pas vraiment à déceler à quoi elle compte aboutir.. Les informations ne paraissant pas claires, il est assez dur de s'en faire une idée.
Ensuite, se mêlent à cette réforme des tactiques politiciennes abjectes et j'ai l'impression qu'on oublie que l'on parle de l'éducation des enfants de la République, de ce qui feront la France demain.. Nicolas Sarkozy a critiqué Mmes Taubira et Vallaud-Belkacem dans la même phrase et on en fait des propos xénophobes qui n'ont pas lieu d'être. Je ne porte pas M. Sarkozy dans mon cœur, mais je ne vois pas de quoi le remettre en cause. Maintenant, on ne peut plus critiquer une personne et son travail parce qu'elle a des chances d'être plus sujette à la discrimination ? Est-ce que toute critique est devenue une discrimination ? Une personne ne peut-elle pas être médiocre sans que cela engage sa couleur de peau, son sexe, son orientation sexuelle ou autre ? Surtout que rien dans ces propos ne me semblaient digne d'un propos xénophobe. On assiste à de la démagogie et de la diabolisation du propos tout à fait exécrables.

Pour ce qui est du latin et du grec, c'est vrai que ce sont des enseignements à l'origine même de notre langue, et je me mords les doigts cette année en me rendant compte en philosophie de tout ce que m'apportent le latin et le grec.. Une ouverture à tous par l'interdisciplinarité c'est une excellente idée, car au collège on prend plus vite goût aux humanités par l'aspect culturel mais c'est tout de même le langage qui est au cœur de nos préoccupations, et particulièrement la langue française.
Le problème des classes bilangues est aussi soulevé : en étant issue, j'ai toujours trouvé que cela me permettait d'approfondir et de renforcer mon anglais mais avec des projets et des cours beaucoup moins magistraux. Au lycée, ça me permet aussi de mieux faire le lien avec mes cours d'Histoire, puisque j'ai pour option un cours d'Histoire en anglais par semaine. Je ne crois pas que ce soit cette option qui soit élitiste mais l'utilisation dont on en fait ... Au collège, j'étais dans des classes réservées aux élèves européens, avec une dizaine d'excellents élèves. Les autres classes étaient des "poubelles" avec les élèves sans option restants : là est le problème, il n'y a pas de mixité des niveaux.
Pour l'apprentissage de la langue vivante numéro 2 dès la Cinquième, je ne sais réellement ce que j'en pense : faut-il la conserver en Quatrième et permettre le perfectionnement du français ? Ou l'avancer afin de rendre l'apprentissage plus rapide ? Néanmoins, force est d'observer que nous manquons cruellement d'heures de langues étrangères : trois heures chacune au collège, qui deviendront trois heures pour la LV1 et deux heures pour la LV2 au lycée.. Risible.

Quant à l'Histoire, Madame la Ministre veut en faire un "roman national" : doit-on rappeler qu'un roman est une fiction ? L'enseignement que nous dispensons aux élèves doit-il devenir fictionnel, arrangé pour des ordres idéologiques ? Je ne le crois pas. L'objectivité radicale n'existe certainement pas, mais l'Histoire est une discipline qui se base sur des faits, non sur de la fiction. Et quand est-il des programmes d'Histoire ? Que devons-nous apprendre aux élèves ? La France ou pas la France ? Chronologique ou non ? Une Histoire chronologie et de la France paraît primordiale au collège pour que tous les enfants puissent acquérir des bases solides, et que le lycée se place dans un esprit d'ouverture et d'approfondissement des notions précédemment apprises.
Et n'oublions pas que l'Histoire est un outil de Lumière, permettant aux jeunes adolescents de comprendre et cerner le monde.

Par ailleurs, ce que je remarque, c'est l'espèce de médiocrité permanente dans laquelle nous baignons. Il y a trop peu d'élèves entraînés vers le haut, et les têtes de classes ne permettent pas toujours d'élever le niveau.. On constate des fractures au sein des classes. Peut-être est-il urgent de réduire les effectifs afin de permettre un meilleur enseignement ? On pourrait m'objecter l'existence d'accompagnements personnalisés : or ceux-ci deviennent généralement des séances de rattrapage ou d'avancée sur un cours et un programme en retard plus que des aides dédiées au cas par cas..

J'en oubliais presque l'interdisciplinarité : l'idée n'en est pas mauvaise, car elle permet de mettre en lien les différents enseignements et de démontrer une cohérence globale qui est supposée exister dans les programmes. Les élèves pourraient aussi s'emparer des matières pour les traiter eux-même à travers de projets et d'expressions orale et écrite.. Mais cela ne doit pas donner lieu à une perte de temps sur des programmes toujours difficiles à boucler ou à la semi-catastrophe des TPE, tel on peut le voir au lycée. Le manque de maturité des élèves entraîne souvent à un manque de compréhension de leur part, ainsi qu'à un désinvestissement.

Enfin, certains de nos députés crient au scandale de l'égalitarisme et du nivellement par le bas pour nos enfants. Je ne me plongerai pas dans cette brèche ; toutefois, nous devons exiger un enseignement de qualité pour tous les jeunes de la République, car ils représentent notre avenir. Cette réforme du collège se doit encore d'être débattue, et par la profondeur et l'intelligence de nos citoyens, d'être améliorée et enrichie sans qu'elle soit entachée par des tactiques partisanes ou politiciennes.. Ainsi, gardons à l'esprit cette bien belle citation tirée de la saga Harry Potter : "Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit".

Sylphide.

dimanche 10 mai 2015

Citation du jour.

"History is not about dates and places and wars. 
It is about the people who fill the spaces between them" - Jodi Picoult (1966/...)

samedi 21 mars 2015

Méditations Philosophiques.



Et si on parlait philo, aujourd'hui ? Si on réfléchissait sur le monde, la vie, le sens de tout ça ? Après tout, qui ne s'est jamais posé des questions super poussées et compliquées, des questions parfois sans réponse sur un peu tout, et franchement n'importe quoi ? 

Ne prenez pas peur, la philo n'a jamais tué personne. Et puis, c'est beaucoup moins barbant et difficile qu'on le croit, de philosopher, c'est-à-dire de réfléchir, de s'interroger, de se construire une pensée personnelle. Et même si vous n'êtes pas en Terminale, et que vous n'avez donc pas eu le privilège de goûter les joies de la philo, je sais que vous pouvez le faire. Allez, voyons!

Vous devez sûrement vous demander pourquoi je viens vous embêter avec de la philo alors qu'il est l'heure de manger et que vous penser très fort à votre souper. Mais puisque l'appétit vient en mangeant.. la réflexion vient en philosophant ! Pas convaincu par mes jeux de mots .. ? Tant pis. 

Se questionner sur la vie et le monde, c'est vaste, me direz-vous ; et vous avez tout à fait raison. Mais aujourd'hui, parlons liberté, parlons sens de la vie, parlons tout simplement.




Hier, je déjeunais avec une de mes amies, et elle m'a demandé : pour toi, c'est quoi la liberté ? (Vous voyez, on y arrive à la philo). Je lui ai répondu qu'être libre pour moi, c'était choisir. Ça peut paraître obscur, et on peut aussi me rétorquer, que choisir c'est être privé de la liberté de ne pas choisir. Mais le fait de ne pas choisir peut aussi être considéré comme un choix...
Alors, pourquoi réduire la liberté au choix ? Parce que je considère que le fait de choisir signifie que nous avons plusieurs possibilités devant nous et donc que nous sommes libres devant celles-ci, que nous pouvons préférer manger des brocolis que du chocolat. Et j'estime que faire des choix me rend une personne libre ; celui qui ne choisit pas, me paraît rester prisonnier de son angoisse de choisir (voir la philosophie de Kierkegaard), alors que celui qui préfère une solution à une autre exerce sa pleine autonomie. 
L'idée de Descartes selon laquelle l'homme éduqué voit s'imposer devant lui de façon immédiate le choix est aussi intéressante : Descartes relie ainsi la liberté à l'éducation, et cela apparaît cohérent. En effet, l'homme possédant le savoir et la connaissance n'est-il pas plus libre que l'homme ignorant, puisqu'il a pleinement conscience des choix qu'il fait ? Dès lors, la culture serait un accès à la liberté. D'où l'importance que nous devons accorder au savoir.. 


En parlant du savoir, j'aime à déclarer qu'apprendre est une finalité en soi. Cette prise de position peut laisser perplexe, voire ne pas être comprise du tout. Elle signifie assez simplement que nous apprenons dans le but d'apprendre : apprendre possède donc une finalité interne, et non pas externe. L'apprentissage peut alors apparaître comme totalement dérisoire : si nous apprenons pour apprendre, ça ne fait plus sens, me diriez-vous. Et pourtant, je ne suis pas d'accord. 
Un exemple : déclarons que la persistance est une finalité en soi. Cela voudrait dire que nous persistons dans le seul but de persister. Or c'est là que nous atteignons l'incohérence : si nous persistons pour persister, nous risquons de tomber dans la sottise la plus brutale et de sombrer dans l'entêtement pur et l'étroitesse d'esprit. Persister ne peut donc pas être une finalité en soi : la persistance a besoin d'une cause externe - je veux rentrer dans l'école des Beaux-Arts, donc je vais persister -.
Mais apprendre ne nécessite pas forcément de but externe : apprendre est un enrichissement en soi, nous apporte de la culture et nous éclaire, nous permet de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.. Alors apprendre est une finalité en soi. J'apprends pour apprendre. 


J'avais aussi lu, que chez les orléanistes - représentants de la droite française sous la Monarchie de Juillet, de 1830 à 1848 -, la liberté et l'égalité étaient considérés comme antinomiques : la liberté et l'égalité étaient deux valeurs qui ne pouvaient pas s'accorder, elles étaient considérées comme fondamentalement différentes. C'est une idée que l'on retrouve aussi chez le philosophe Tocqueville, et qui paraît totalement farfelue en 2015, sachant que notre devise républicaine place ces deux concepts côte à côte...
Pourtant, cette pensée issue du libéralisme fait sens : en effet, Tocqueville explique que si dans une société démocratique le désir d'égalité est plus fort que celui de liberté, alors les êtres humains pourraient accepter un régime despotique, leur garantissant l'égalité. Cela serait le plus vérifiable chez les classes sociales les plus pauvres, désirant se "moyenniser" à tout prix. 
Cette analyse peut se retrouver dans la doctrine marxiste : une dictature du prolétariat doit être instaurée afin de briser les classes sociales et d'instaurer une société sans classes, et donc plus égalitaire. Néanmoins, une dictature est ce qu'elle est : une privation de libertés. Cela s'est transcrit dans la réalité par les régimes communistes en URSS, ou plus tard dans les démocraties populaires d'Allemagne de l'Est, de Pologne et tant d'autres. 
Si je comprends tout à fait le point de vue des orléanistes et de Tocqueville, l'égalité m'apparaît toutefois essentielle : elle permet aux êtres humains de ne pas sombrer dans des rapports de force et permet à chacun de nous d'accéder à des droits. En effet, comment les droits de l'homme, droits de la liberté, pourraient-ils s'appliquer sans le principe d'égalité ? Ils ne feraient plus sens. 
Ainsi, je considère l'égalité comme un chemin vers une liberté plus profonde : si nous sommes égaux du point de vue intellectuel par exemple, alors nous jouirons pleinement de notre autonomie. Bien sûr, il faut pour cela ne pas tomber dans l'extrême désir d'égalité tel l'expose Tocqueville. 


Autre réflexion : "Mon résultat était un échec, mais pas mon expérience". J'apprécie énormément cette phrase, qui permet de revaloriser la place de l'erreur ou de l'échec : effectivement, ces deux termes, par leur signification même, ont une connotation extrêmement négative. Ils sous-entendent que nous avons raté quelque chose, que nous n'avons pas réussi. 
La phrase citée précédemment met le doigt sur un point intéressant : le résultat d'une décision, d'un choix peut être un échec car j'aurais raté mon objectif, mais mon expérience ne sera pas un échec. Par exemple : je tente un concours très difficile, et je n'obtiens pas la place dans l'école voulue. On pourrait se focaliser sur notre déception, se dire que nous sommes vraiment nuls, que nous avons perdu notre temps.. Mais on pourrait aussi considérer que le fait de préparer ce concours nous a permis de gagner en autonomie, de repousser nos limites, de nous enrichir dans notre méthode de travail, d'acquérir une plus grande culture générale
Ainsi, l'expérience gagne un quotient positif. Et même l'échec du résultat peut se démarquer par son aspect éminemment fructueux : cela peut provoquer une remise en question bénéfique, permettant de tirer des leçons de certaines erreurs.
Cela permet d'éclairer ma position sur le choix évoquée précédemment : puisque je considère que toute expérience nous est profitable, faire un choix m'apparaît toujours meilleur que de ne rien faire ; même si je me trompe dans mon choix, j'aurais du moins essayé, j'aurais grandi, évolué, réfléchi. Alors que le non-choix représente une sorte de néant de l'âme, une passivité que je tiens en horreur...


"Vivre, c'est agir". C'est ma philosophie de vie. Ce qui explique pourquoi la passivité est mon ennemie. Je donne une grande valeur à l'action, ou à ce que Bergson appellerait l'homme d'action : c'est celui qui utilise ses connaissances, ses capacités intérieures et les réutilise dans l'instant présent. L'homme d'action, c'est aussi l'homme ordinaire pour Bergson. Alors, je suis bien contente d'être ordinaire. 
Agir cela signifie pour moi que nous prenons les choses en main et que nous essayons : essayer plutôt que de rester dans le non-choix, dans l'angoisse d'échouer.. Puisque l'expérience sera de toute façon positive. Vous voyez, ma philosophie de vie est cohérente. Je prends des décisions, donc j'agis. Par cette prise de choix, je me rends plus libre, et je m'enrichis. Et en cela, je vis. Et en vivant, j'agis. Belle circularité, n'est-ce pas ?
Mais Bergson pourrait sortir de sa tombe, épouvanté, et me dire que je rejette l'homme de contemplation : l'homme de contemplation est celui qui rêve, qui se promène dans le "cône de la mémoire" et n'utilise pas ses capacités dans l'instant présent. Lui, il n'agit pas, il observe, il imagine. Mais alors, si l'homme de contemplation contemple, n'est-il pas entrain de perdre sa liberté, puisqu'il n'agit pas ? Je ne le crois pas. 
Sartre pensait que l'imagination est une des plus grandes manifestations de notre liberté. Je suis d'accord avec lui : l'imagination est vaste, fertile, immense et nous permet donc de créer tout un tas de possibilités, elle nous permet d'explorer notre liberté et notre autonomie la plus totale. Et puis, imaginer, n'est-ce pas déjà agir ? Quand nous imaginons, nous envisageons des possibilités, nous osons, nous faisons des choix.. qui se concrétiseront ou pas dans le monde réel. Mais l'action, même mentale, est essentielle. Et est preuve de notre liberté.
Parce que si nous considérions que seule l'action externe est preuve de liberté, nous priverions bien des hommes de ce principe qui nous est si cher : en effet, combien d'êtres humains vivent encore actuellement dans des régimes autoritaires ou dictatoriaux les empêchant d'éprouver une liberté externe ? Dès lors, leur liberté interne devient essentielle. Par ailleurs, il me semble que le concept de liberté doit d'abord être ressenti au plus profond de l'être humain avant de pouvoir se concrétiser de facto. La liberté interne est donc première, et c'est d'elle donc découle la liberté externe.
J'opère alors une réconciliation entre l'homme de contemplation et l'homme d'action : tous deux utilisent pleinement leur liberté, mais de façon différente. Bergson ne me tombera pas dessus, Dieu merci. 


Tiens, parlons de Dieu. Et oui, même les sujets qui fâchent ne doivent pas être évincés. Sinon, de quoi parlerions-nous ? Même la couleur du ciel pourrait être sujet de débat. Par rapport à Dieu, sachez-le ou non, mais je suis athée. C'est ma croyance à moi, de ne croire en rien
Il y quelques mois, j'avais évoqué dans un article sur Noël le communautarisme et je l'avais imaginé comme une perspective possible.. Je reviens sur mes propos, étant donné que ma réflexion m'a mené sur d'autres chemins. Les attentats de Charlie Hebdo m'ont permis de me rendre compte de l'importance de la laïcité : que chacun croit à ce qu'il croit, mais que cela ne fasse pas parti du débat public. En effet, la laïcité est un concept qui fait entrer la religion dans le cadre purement privé ; et non public. La religion n'a donc plus sa place dans les affaires de l'état. Elle coexiste avec lui, mais elle n'agit pas directement sur lui.
Cette séparation de l'église et de l'état me paraît beaucoup plus saine : elle permet de ne pas imposer à notre société les dogmes qui sont ceux de la religion, et permet donc des avancées sociétales qui n'auraient pu être possibles sans cela. Par ailleurs, la religion d'un ne peut être imposée à tous : les athées n'étant pas croyants, les croyants doivent de respecter le fait qu'ils ne veulent pas se soumettre à des pratiques religieuses par lesquelles ils ne sentent pas concernées.
Et là, nous le sentons venir, tout droit sur nous : le blasphème. Je comprends que les croyants soient blessés lorsqu'ils voient une caricature du pape, de Mahomet, ou de leurs livres sacrés, ou d'eux-mêmes.. Mais je ne crois pas que la religion soit supérieure à d'autres convictions ou croyances ; elle relève du "sacré", certes, pour certaines personnes, mais pas pour toutes : et nous ne pouvons priver de droits une population sous prétexte qu'une partie de celle-ci se sentira offensée. Alors, rions de tout, caricaturons, et que grand bien nous en fasse : après tout, nous sommes libres.


Je tiens à finir mes méditations philosophiques (référence explicitement cartésienne) par la pensée de Nietzsche, tout en rebondissant sur le sujet religieux : dans son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra, ce même Zarathoustra annonce que Dieu est mort. Dieu est mort. Comme Dieu est mort, c'est un peu la panique : l'Homme va devoir créer de nouvelles valeurs, mais sans Dieu. C'est là le grand défi de l'Homme, s'il veut assurer sa survie. Et pour cela, il ne doit plus se faire homme mais surhomme : le surhomme sera celui qui aura réussi à créer de nouvelles valeurs malgré le décès de Dieu
Dès lors, la phrase que j'ai écrite précédemment se trouve invalidée "Ma croyance à moi, c'est de ne croire en rien" : c'est faux ; je dois inventer mes propres valeurs, distinctes de celle de la religion, y croire et les suivre. Dès lors, je survivrai. 
Je relève donc le défi d'être un surhomme ; et je ne veux être le dernier homme : le dernier homme est, pour Nietzsche, celui qui n'a plus du tout de valeurs, et ce à cause de la mort de Dieu. Et si, mes valeurs à moi étaient celles de la liberté, de l'égalité, de la fraternité ? Mais aussi de la laïcité, du respect, de l'ouverture d'esprit, de l'esprit critique, et de la réflexion ? A méditer.



PS : Promis, si je rate mes objectifs de vie, je deviendrais philosophe. 



Sylphide.

mercredi 25 février 2015

Doit-on réformer le sytème scolaire français ?

(NB : cet article est un travail scolaire, c'est pourquoi les tournures de phrases seront parfois un peu lourdes. Veuillez nous en excuser par avance. J'espère néanmoins que vous trouverez le sujet intéressant, la raison pour laquelle je souhaitais vous faire partager ce dossier. Comme toujours, il peut ouvrir sur d'autres interrogations ou réactions et c'en est bien le but. On attend votre opinion.)

Nous évoquons souvent le mot "débat" dans nos articles. Et ce n'est pas fini. Voici une question qui risquerait bien dans lancer un : 


Doit-on réformer le système scolaire français ?*


Introduction.

D'après de nombreuses statistiques (image ci-contre), notamment celles d'une l'institut international, l'Organisation de Coopération du Développement Économique (OCDE), les élèves français ont plutôt un bon niveau scolaire. Cependant leurs performances restent inférieures, de 1 à 4% (suivant le niveau d'études) à celles des élèves étudiant dans nos pays voisins.
Il est vrai que les systèmes scolaires sont différents d'un état à l'autre. Mais pouvons nous dire qu'ils sont la cause même des capacités acquises à la sortie de l'école par les enfants ? Doit-on remettre en question notre système éducatif pour viser un meilleur résultat, ou pour simplement donner plus envie aux élèves français d’aller à école ?

Pour répondre à la question* principale de cette article et apporter un solution à notre débat, nous traiterons la question du système scolaire en différentes thématiques, puisque ce dernier comprend plusieurs domaines tout autant spécifiques qu'importants. 
 

Nous débattrons d’abord sur la pédagogie employée, qui comprend par conséquent le lieu d'apprentissage, l'autonomie, la notation, les méthodes de travail, et la relation professeur à élève.

Puis nous aborderons l'organisation de ce système scolaire, en dissociant celle-ci en trois parties : l'organisation quotidienne, hebdomadaire et enfin annuelle.


Pour compléter notre argumentation, nous vous présenterons d’autres systèmes éducatifs pour les comparer au nôtre et y puiser de nouvelles idées. 
I – Doit-on réformer la pédagogie de notre système scolaire ?

A – Doit-on opérer à un changement concernant le lieu d'apprentissage ?

1 - Pour ou contre le travail, seul(e), à la maison ?

Des arguments favorables pour travailler à la maison.

- Lorsque l'on étudie chez soi, c'est essentiellement l'autonomie qui est approfondie. Il est donc important de garder cette part du travail à la maison pour développer cette compétence.
- De plus cela permet à chacun d'apprendre à son propre rythme. Aller à sa propre allure et travailler en un temps illimité permet de s'épanouir dans son travail et d'approfondir sans cesse ses connaissances.
- La maison est aussi un endroit différent du lycée, puisqu'il y a souvent moins de bruit parasite par rapport au cadre de la classe. Cela permet donc d'étudier à tête reposée et dans le calme. La concentration est de ce fait plus optimale.

Des arguments défavorables pour travailler à la maison.

- Travailler à la maison n'est pas forcément un cadre préférable au lycée, pour tous les élèves puisque les petits frères et sœurs font parfois plus de bruit que nos camarades de classe et que des conflits familiaux peuvent intervenir dans la concentration de l'élève à la maison.
- Les devoirs à la maison sont autant un enfer pour les enfants que pour les parents, parce que ces derniers n'ont jamais été formés pour enseigner. Un élève en difficulté qui n'a personne pour l'aider peut se froisser et bloquer sur un exercice qu'il va finalement abandonner. Il n'aura donc en rien progressé et la compétence d'autonomie n'aura pas été acquise puisque ce dernier n'aura pas fait l'effort de la remplir. Cela ne développe donc pas toujours l'autonomie. Cette capacité n'aura pas était renforcée si les parents sont aussi trop présent pour les devoirs de leur enfant. Effectivement, 53% des mères aident encore leur enfant lorsqu'ils sont au lycée (d'après la revue Le Monde de l’Éducation, N°357).

2 - Pour ou contre le travail en groupe, à l'école ?

Des arguments défavorables pour étudier en groupe à l'école.

- Au lycée, nous n'avons pas toujours le temps de finir le programme si le professeur ralentit son cours car la classe est en difficulté. Il y a donc un surplus de connaissances que chaque élève doit apprendre mais qu'il est difficile d'enseigner à un groupe entier : certains s'inscrivent aux cours par correspondance pour terminer le programme chargé et étudier les parties de ce dernier qu'ils n'ont pas eues le temps de voir avec leur professeur. Le travail proposé à l'école est donc très (voire trop) dense. C'est pourquoi il n'est pas forcément bien d'étudier en groupe.
- Le nombre d'élèves en classe ne permet pas au professeur de faire du cas par cas. Pour des élèves en grosse difficulté, l'école n'est parfois pas faite pour eux. La masse de travail qui leur y est proposé étant trop importante, les professeurs n'ont pas le temps de s'attarder sur leurs lacunes puisqu'ils se doivent de faire progresser la classe entière. C'est pourquoi beaucoup d'élèves prennent des cours privés ou à distance pour rattraper leur retard. Même si beaucoup d'entre eux font cette démarche pour des raisons diverses et variées, certains le font aussi car le système scolaire actuel ne leur est pas adapté.
- Par ailleurs, on est à l'école pour apprendre à travailler mais il est fortement conseillé de l'avoir fait avant ou ailleurs car l'école actuelle se concentre surtout sur le travail à faire plutôt que sur la méthode à appliquer. C'est donc pour cette raison encore une fois que des étudiants prennent des cours particuliers et qu'il n'est pas favorable de travailler dans un lycée.
 Des arguments favorables pour étudier à plusieurs à l'école.
 
- Malgré tous les défauts de notre système scolaire concernant le travail en groupe, il est évident qu'il est important de travailler à plusieurs pour confronter nos idées. Étudier dans le cadre de l'école et donc de la classe permet aussi d'apprendre à vivre en communauté et par conséquent avec les différences des uns et des autres. Cela permet d'un autre côté de confronter les points de vue et d'enrichir ainsi sa réflexion (C'est d'ailleurs bien à cela que nous sert la seule heure d’Éducation Civique Juridique et Sociale que nous avons). On peut souligner que les élèves qui étudient par le Centre National d’Éducation à Distance (CNED) relèvent un manque de contact direct avec les autres étudiants.
- Se rassembler pour travailler à plusieurs est une source de motivation. Effectivement étudier dans une école, qui est un établissement prévu pour apprendre, est plus motivant pour la majorité des enfants plutôt que de travailler seul(e), chez soi qui est plus représentatif d'un endroit où l'on se détend et non où l'on doit se mettre à l'exercice.

En effet il est important de pouvoir travailler dans un espace agréable où l'on se sent à l'aise. Dans ce cas-là cela dépend de chaque élève : préfère-il étudier dans notre lycée Louis Feuillade où la verdure dense permet une inspiration et une sérénité plus grandes ou chez lui, dans un cadre plus familier ?

B – Doit-on opérer à un changement concernant l'autonomie de l'élève ?


1 - Pour ou contre une plus grande autonomie de l'élève ?

Des arguments favorables à une plus grande autonomie.

- Lorsque l'élève fournit un travail autonome et individuel quotidiennement, il prendra certainement des choix plus facilement ; par exemple, pour son orientation entre 17 et 18 ans. Quand les étudiants travaillent en groupe, ils savent qu'ils peuvent compter les uns sur les autres. Alors que lorsque l'élève se retrouve seul, il doit prendre toutes les décisions lui-même, et a de ce fait plus de difficultés à fournir un travail complet s'il n'est pas habituer à travailler en autonomie. Par conséquent plus tôt l'élève aura appris à être indépendant dans son travail, plus vite il acquerra une maturité, notamment pour les cours magistraux qu'il faut prendre personnellement.

Des arguments défavorables à une plus grande autonomie.
 
- Lorsque le travail individuel est favorisé, de nombreux élèves ne font pas le devoir demandé par fainéantise ou parce qu'ils sont découragés. Les encadrer davantage et restreindre l'autonomie permettrait peut-être de les garder dans le droit chemin ou d'aider ceux en difficulté qui n'osent pas demander de l'aide.

Choisir d'être autonome est une liberté que nous pourrions laisser prendre à chaque élève est cela lui permettrait d'avoir le droit de choisir. Par ce choix, l'enfant développerait déjà individuellement, une grande part de réflexion sur l'importance de son indépendance et serait ainsi plus autonome. Mais est-ce une bonne idée de laisser ce choix à l'élève, si celui-ci choisit de rester (trop) dépendant ?

C – Doit-on opérer à un changement concernant le système de notation ?

1 - Pour ou contre notre système de notation ?

Des arguments favorables à notre système de notation.
 
- Le premier avantage de la notation est le lien qu'elle établie entre les professeurs et les parents, puisque elle permet à ces derniers de se tenir au courant de la progression de leur enfant. Le responsable légal de l'élève peut en outre et grâce aux notes, se tenir au courant des difficultés de son enfant, et ainsi l'aider dans sa scolarité. Il peut de plus connaître le comportement de sa progéniture et l'aider à corriger celui-ci, si besoin, puisqu'une note de comportement est attribuée dans la majorité des cours.
- Puisque les notes permettent d'évaluer l'attitude en classe des élèves, ces derniers peuvent eux-mêmes se faire une idée du comportement qu'ils tiennent en communauté et l'améliorer à leurs guises. Les notes ne prennent donc pas seulement en compte le Quotient Intellectuel (QI) de l'élève (qui ne peut-être changé scientifiquement parlant) mais elles englobent aussi l'attitude de l'étudiant et donne de la sorte une chance à celui-ci de la changer et d'évoluer dans le sens positif du terme.
- L'évaluation dont le résultat est donné en échelon, permet de se faire une idée de la marge de progression qu'il nous reste à atteindre. Il est préférable d'avoir une large palette de chiffres (au moins jusqu'à 20) plutôt que trop restreinte comme dans divers pays germaniques et anglophones, où la notation se fait sur 6 seulement. De cette façon on peut connaître l'amélioration précise qui nous est demandée. Au Japon, la notation se fait même sur 100. Cela encourage les élèves à toujours mieux faire, pour viser l’excellence et chercher continuellement à s’améliorer.
- Enfin le classement des élèves dans une classe prépare à la société actuelle dans laquelle la compétitivité semble tout diriger. Effectivement on la retrouve principalement dans la carrière professionnelle, puisque cela commence dès l'embauche pendant laquelle il faut être meilleur que les autres candidats au poste. Elle se perpétue ensuite dans la hiérarchie. La notation permet alors aux élèves de s'habituer à cette ambiance perpétuelle de compétition.

Des arguments défavorables à notre système de notation.

- Bien que cela fasse prendre une habitude aux futurs adultes pour se préparer à vivre en communauté, c'est bien ce que l'on reproche à la notation : la concurrence qu'elle instaure dans la classe. D'après de nombreux psychologues, l'idée de comparer les élèves aux uns et aux autres n'aide pas à s'améliorer. La classe se pilote plus souvent aux résultats qu'au processus. Cela ne lui permet pas en conséquence de progresser. En finir avec les notes permettrait aux élèves de se concentrer sur les progrès qu'ils ont à faire et la méthode qu'ils doivent appliquer.
- La note, dont nous nous souvenons davantage que des appréciations qui nous ont sans doute mieux aidé à progresser, et dont nous nous souvenons même davantage que ce que nous avions appris sur les bancs de l’école, créée un traumatisme chez certains enfants. C'est pourquoi de nombreux élèves perdent confiance en eux. Les notes découragent effectivement les étudiants. Ces chiffres le montrent bien : A l'école, 43% des élèves ont souvent mal au ventre avant d'aller en classe, 24% ont le sentiment que le maître les dévalorise et les sanctionne, 31% pensent qu'il ne s'intéresse pas à eux, et un enfant sur deux pense qu'il ne va pas arriver à faire ce que le maître lui demande, et craint de montrer ses notes à ses parents.
Comme nous l'avons vu, notre système de notation est assez complexe et les arguments favorables ou défavorables sont diverses et variés. L'approbation de cette méthode dépend du but que nous voulons donner à l'éducation de notre enfant et des valeurs que nous voulons lui enseigner. Dans d'autres pays où les institutions sont différentes, l'éducation l'est aussi. Aux États-Unis par exemple, il n'y a pas de coefficient sur l’examen final, autrement dit un personne qui aura choisi la filière sportive vaudra celle qui aura choisi littérature ou mathématiques. En Russie aussi il n'y a pas de coefficient à l'épreuve finale. Enfin dans les pays scandinaves, particulièrement en Finlande, où le système scolaire est considéré comme le meilleur au monde par l'enquête internationale PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) en 2003, il n'y a pas de notes jusqu'à la sixième, et 90% des élèves réussissent le Bac. C'est en système égalitaire et efficace, parce que l'éducation est gratuite (la cantine, les bus scolaires, les livres) et sûrement d'ailleurs car il n'y a pas de concurrence au sein de la classe. Alors pourquoi ne pas s'inspirer des autres systèmes éducatifs dans le monde ?

D – Doit-on opérer à un changement concernant les méthodes de travail employées ?

1 - Pour ou contre une nouvelle méthode de travail dans le programme scolaire ?

Des arguments favorables à une nouvelle méthode.
 
- Pour prendre quelques exemples, un travail plus ludique permettrait aux élèves de mieux mémoriser les connaissances, qui sont en surnombres de nos jours puisque le progrès de la science comme le déroulement de l'Histoire évoluent incessamment.
- La présentation en classe d'exposés ou de débat apporterait une interaction entre les élèves et leur permettrait de ce fait, de faire évoluer leur réflexion. De la même façon, exposer le programme de l'année sous forme de problématiques renforcerait l'esprit critique des élèves qui chercheraient des solutions à ce problème. En confrontant les points de vue, ils affineraient ainsi leur ouverture au monde et pourraient de la sorte avoir une vision de celui-ci plus objective. En outre, une nouvelle façon de travailler est apparue récemment grâce à l'intense mondialisation d'aujourd'hui : certains professeurs organisent des correspondances avec d'autres pays étrangers. Le principe est simple, les enfants d'un même lycée envoient des lettres à ceux d'une autre école située à l'étranger. Les enseignants peuvent aussi maintenant organiser des ''rendez-vous webcam'' entre deux pays, pour les cours de langues par exemple. Cela permet aux élèves d'acquérir un meilleur niveau en linguistique et c'est un moteur de motivation qui fonctionne parfaitement : les élèves, intéressés de découvrir une nouvelle culture, sont plus impliquer.
- Par ailleurs organiser plus de sorties durant l'année (visite de musés, d'expositions, sortie au cinéma ou à des représentations théâtrales, les voyages) permettrait d'accroître la culture des enfants qui est parfois peut développée dans certaines familles. Par conséquent les élèves seraient sur le même pied d'égalité.

Des arguments favorables à une nos méthodes actuelles.

- Un travail plus ludique pourrait entraîner de la mauvaise discipline en classe, et les élèves ne prendraient pas au sérieux les travaux demandés.
- L'exposé demande un travail considérable en amont chez soi, ce que les étudiants n'ont pas toujours le temps de faire. De plus la présentation de celui-ci demande de la part des élèves une extrême attention et un respect de ceux qui présentent, pour en tirer une leçon organisée.
- Des cours magistraux permettent aux élèves d'avoir une leçon précise, concise, et organisée.

2 - Pour ou contre la non-obligation de l'école ?

Des arguments favorables à la non-obligation de l'école.

- Les élèves se rendraient compte de la chance qu'ils ont d'être éduqué et d'étudier les connaissances concernant le monde qui les entoure.
- On peut supposer qu'il y aurait de meilleurs résultats puisque les enfants ne verraient pas l'école comme une punition (ou pire une corvée). Ils seraient volontaires pour aller à l'école et par conséquent plus motivé qu'ils ne le sont de nos jours.
 
Des arguments défavorables à la non-obligation de l'école.

- La non-obligation de l'école pourrait entraîner de graves conséquences : beaucoup d'adolescents, habitués et écœurés par l'école, ne viendraient plus en cours s'ils avaient le choix. Ils se retrouveraient sans diplôme et donc indisposés à postuler pour un emploi.

3 - Pour ou contre les filières spécifiques ?

Des arguments favorables aux filières spécifiques.

- En France, on choisit de faire un bac spécifique avec des matières obligatoires. En Amérique, les élèves choisissent leurs matières qu'ils préfèrent afin de remplir leur emploie du temps. Un élève français peut choisir un BAC L parce qu'il est meilleur en français qu'en mathématique. Malheureusement, il se peut qu'il ne soit pas bon en langue, et il aura donc moins de chance d'obtenir son BAC. Les américains fonctionnent autrement, ils peuvent choisir leurs propres matières sans filière spécifique. Exemple : sport, biologie, littérature, économie.
 
Des arguments défavorables aux filières spécifiques.

Les filières ont été conçues pour des ''types'' d'élèves. Un littéraire se tournera forcément plus vers les langues que vers les sciences. Les filières ont été étudiées pour coller le plus aux caractères des élèves. De plus, les matières collent aux domaines qui seront utiles aux éléves dans leur post-bac et leur vie professionnelle. Par exemple, un bac L qui voudra faire de la communication aura besoin de pratiquer l'anglais.
 
E – Doit-on on opérer un changement concernant les relations professeur à élève ?

1 - Pour une relation stricte ?

Des arguments favorables à une relation stricte.

- Si un professeur pose une distance entre ses élèves et lui c'est tout d'abord pour pouvoir rester dans son rôle d'enseignant et pour rappeler aux étudiants qu'il ne doit y avoir aucun autre rôle que celui-ci dans leur relation. Parallèlement, un professeur stricte fait de cette manière comprendre aux élèves qu'ils sont en classe pour apprendre et travailler et non pour bavarder. Cela resitue donc le rôle de chacun dans la classe.
- Poser un ''cadre', autrement dit garder une barrière dans la relation, permet aussi d'accompagner les élèves de manière objective.
- Enfin si le professeur sait être exigeant, il saura se faire respecter et sa rigidité permettra l’assiduité des élèves dans le travail.

2 - Pour une relation ouverte / amicale ?


Des arguments favorables à une relation ouverte.

- Les adolescents entrent dans une période de refus de l'autorité. Les professeurs strictes, se plaçant comme autorité suprême, à l'instar des parents et des forces de l'ordre, tentent l'élève à aller à l'encontre des règles (« Interdire, c'est inciter »). C'est pourquoi un peu de laxisme met les élèves plus à l'aise, cela déstresse ceux qui pourraient voir l'école comme un objectif important, trop exigeant à atteindre.
- Avoir des relations plus ouvertes entre professeur et élèves permettrait de travailler dans la bonne humeur. Par conséquent tout le monde serait plus apte et motivé à étudier.
- Les professeurs les plus ''amicaux'' ont souvent été les plus respectés. Les élèves pourraient penser qu'ils semblent par ailleurs plus ouverts pour une prise en charge des élèves, et donc accessibles pour poser des questions. De plus cela n'empêcherait pas à la notion de respect d'exister, si toute la classe appréciait son professeur, puisque lorsqu'on estime une personne on ne la dénigre pas.
- Pour enseigner, il faut savoir écouter. Mais il ne faut pas s'arrêter à seulement écouter. Il faut savoir où les élèves en sont afin de les accompagner à transformer leur savoir. Le maître doit de la sorte être attentif à chaque élève pour l'aider à avance, et c'est pour cette raison qu'il faut entretenir une relation individuelle avec chacun d'entre eux. Par exemple en Finlande, les élèves qui ont des difficultés d'apprentissage peuvent aussi bénéficier de l'aide d'un professeur spécialisé. En Russie, chaque élève se voit attribuer un professeur principal au début de sa scolarité. Ce professeur devient une sorte de ''parrain'' pour l’élève.
Pour enseigner correctement, il faut trouver le juste milieu entre rigidité, respect et accompagnement individuel de l'enfant. Il ne faut pas être trop exigent afin de rester un minimum ouvert aux questionnements et demandes de l'enfant. En contre partie il faut garder une distance avec les étudiants car si la relation tombe dans l'amitié cela pourrait avoir des conséquences considérables. Ce que l'on retiendra de plus important dans cette relation, c'est bien la notion de respect qui doit être appliquée dans tous les cas. La sévérité utilisée pour faire comprendre à l'élève qu'il doit travailler provoque parfois l'effet inverse. Faut-il alors que l'on fasse un rapprochement entre le métier de l'enseignement et celui de l'animation ?


Pour réformer notre système scolaire, nous avons opposé différents arguments répartis en plusieurs catégories de la pédagogie. De ce fait, nous avons trouvé quelques réponses à nos questionnements et plus de solutions à nos problèmes. Pour améliorer davantage notre système éducatif, nous verrons dans un prochain article, l'organisation du temps de travail de notre système scolaire, qui sera remise en question.