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dimanche 12 octobre 2014

« Hé beauté, tu viens voir Ste plaît ? » Le harcèlement de rue, cette épuisante banalité.




«Salope ! », « Vous êtes charmante mademoiselle », « t’as pas un 06 ? », « sifflement », «sale pute »
Qui n’a jamais entendu, ces insultes, ces remarques lorsqu’ elle marchait dans la rue ?
Pas moi en tout cas. Pas plus tard qu’hier matin, alors que j’étais en vélo avec ma sœur, un groupe de garçons plus jeunes que moi, m’ont balancé des insultes en pleine face. Ce sont donc des « tu veux sortir avec moi ? », ou « remonte encore ta jupe elle n’est pas assez courte ! » et pour finir un magnifique « tu baises ? » qui sont venus perturber notre balade, sous le regard amusé, oui et je n’exagère pas, c’est bien sous le regard amusé des passants que nous nous sommes faites harcelées verbalement. Mais le harcèlement verbal n’est pas le seul harcèlement de rue, les attouchements aussi, dont bien sûr en tant que femme j’ai pu faire la connaissance. Parce que je pense que oui, quand on se rend au lycée en vélo et qu’un homme nous touche les fesses en voiture, oui je pense que c’est un harcèlement physique. Qui en marchant dans la rue n’a jamais vu ce regard pervers , de cet homme qui passe devant nous, qui ne l’a jamais vu ? Aucune femme.
C’est en 2012, que Sofie Peeters plante sa caméra dans un quartier de Bruxelles pour dénoncer les remarques machistes sexuelles et insultantes que certains hommes adressent à des passantes, une dure réalité révélée au grand jour et à tous.

Aujourd’hui je vais vous parler du Street Harassement, l’incontournable, le tristement banal, harcèlement de rue. Je viens donc compléter les articles précédents « Le slut-shaming » et « Sous les jupes des filles » que je vous invite vivement à aller lire !

Le harcèlement de rue ; ce sont les comportements verbaux ou physiques adressés aux personnes dans les lieux publics souvent occupés par des hommes. Ces messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants voir menaçants, sont criés en raison du sexe, du genre ou des orientations sexuelles du passant. Ce sont les femmes ou les personnes LGBT (Lesbienne Gay Bi-sexuel Transexuel) qui en sont victimes chaque jour dans nos villes.  Des actions qui pour moi créent un environnement hostile et portent atteinte à notre dignité ainsi qu’à notre liberté.


Le Harcèlement  n’est surtout pas à confondre avec la drague. Comme son nom l’indique il s’agit d’un harcèlement donc d’une violence, c’est le comportement d’un homme qui ignore volontairement le non consentement à dialoguer de la personne en face de lui. La drague c’est quelque chose qui se construit à deux. 


  Nous sommes donc sujettes à une peur de        l’agression, dans notre propre ville, qui, donc,  nous apparaît moins accessible. 
Devrions-nous changer notre comportement ? Marcher dans la rue tête basse ? Devrions-nous changer nos habits ? Ne plus porter de jupes ou de hauts décolletés ?  Devrions-nous sortir accompagnées plus souvent ? Comme les femmes du Moyen-Orient obligées de sortir accompagnées par un homme ? Devrions-nous leur donner raison ? NON.





Depuis enfant, par l’éducation genrée, on nous répète à nous les filles qu’il ne faut pas sortir seule, que c’est dangereux. Qu’il ne faut pas parler aux inconnus, que l’homme est un prédateur ;  que c’est dans ses gênes, il faut faire attention aux endroits dans lesquels on se rend et à quelle heure on s’y rend. La ville est-elle un lieu d’hommes, qui provoque notre peur des hommes ?

NON. Vous ne voyez pas que tout ça, bah ça porte atteinte à notre liberté, à nos droits ? Bon sang ! On n’est pas des bouts de viande ambulants. On peut sortir dans la rue seules, on peut aller où on veut quand on veut ! Il n’y a pas que les hommes qui ont le droit de faire ça, on a la chance de vivre dans un pays libre  qui respecte et revendique la liberté  et le droit des femmes alors quoi on va faire un bond en arrière ? Ce n’est rien d’autre qu’une vision archaïque de la société.
  


« Oui mais aussi, quand on s’habille comme ça faut pas s’étonner hein ! »
La liberté, comprend tous les domaines, y compris celui du style de notre manière de nous habiller, qui, qui a le droit de nous dicter notre tenue ? Personne. C’est notre choix, notre vie, notre corps on en fait ce que l’on veut. Ce n’est pas parce qu'on porte des jupes que forcément on cherche à se faire insulter, ça vient de la mentalité des hommes pas de notre comportement. Quand je porte une jupe je ne cherche pas les insultes, quand je porte une jupe c’est parce que je le veux, parce que ça me plaît d’en porter une. On ne peut pas se « censurer », pour éviter la confrontation ou par  peur de la réaction d’autrui.

Il y a deux choses qui me choquent d’autant plus dans le harcèlement de rue :
Tout d’abord c’est l’insolence criante de certains hommes :  « hé ma beauté ca va ?....(silence)…… Va te faire foutre tu devrais être reconnaissante que je t’ai dit ça ». Comment peut-on être reconnaissante à une agression, ou une insulte ? On doit s’affirmer, et répondre à ces attaques, à ces paroles sexistes, ou machistes c’est perdre. Mais en recevoir une deuxième alors qu’on essaye de faire comprendre à cet homme qu’il arrête, c’est carrément trop.

Mais c’est aussi, leur insouciance qui me choque. Je me demande souvent si ces hommes, n’ont pas des femmes, des sœurs ou des filles ? C’est bien beau de nous balancer ça à la gueule, mais est-ce qu’ils se sont imaginés un seul instant si c’était un proche qui en était victime ? Agiraient-ils de la même manière ? Ils ne se posent même pas la question de ce qu’on peut ressentir, de la peur qu’on éprouve sur le moment. Ils cherchent sûrement à nous montrer leur soi-disant « puissance » ou encore plus drôle leur « virilité ». Ah bah oui ce sont des hommes des vrais hein qui s’en prennent à celles qui sont pour eux « les plus faibles ». C’est beaucoup trop facile.
On peut se poser la question, alors agiraient-ils pareil si la femme ou la personne LGBT, serait plus grande qu’eux, plus forte ? Je ne sais pas, du moins je ne crois pas.

Alors que faire ?

Et bien on peut devenir de celles qui ont peur de se battre, peur des les affronter, de celles qui ont peur de s’affirmer et de revendiquer ses droits. Mais on peut aussi devenir de celles qui affirment leur statut de femmes, de celles qui se battent, qui revendiquent leurs droits. A vous de choisir.
Je reste persuadée que la meilleure façon de dénoncer une injustice c’est d’abord de prouver qu’elle existe. 
Et je pense que de ce côté-là il y a du boulot.
Néanmoins tout est possible. En Belgique par exemple, le gouvernement belge, pour répondre au reportage de Sofia Peters a légiféré le harcèlement et donc mis en place des amendes et des peines de prisons pour tous les « agresseurs de rue ». C’est déjà une bonne avancée certes, mais c’est quoi ? Un pays sur tout le reste du monde ? C’est franchement peu..

Puis le plus important c’est que cette injustice soit acceptée par les hommes eux-mêmes. Comment faire ? La réponse en une vidéo :






Pour conclure, je reste persuadée qu’il faut parler du harcèlement de rue entre filles et garçons, entre femmes et hommes pour sensibiliser les opinions et qui sait, les faire évoluer.
La liberté est un des droits les plus fondamentaux de notre société, mais le respect en est un aussi. Et pour moi ces deux droits sont à la même place, c’est-à-dire au sommet de mes valeurs.  
                                              
NE VOUS LAISSEZ PAS FAIRE. Unies nous sommes plus fortes.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     ABTS.







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